Résumé de pérégrinations en 2004

  • Tunisie en mars: île Djerba, traversé de desert en 4/4, une autre ère
  • Aix le Province en avril: ses fontaines et conférence Assoc.pourAutobiographie
  • Roumanie en mai: Bucarest, Cluj, Sighisoara et Commandau (de grand à tout petit)
  • Amérique en juillet et août : Washington, Maryland et North Carolina
  • Paris, en septembre : autour de Montmartre
  • Paris, en octobre : marché St.Pierre, Pigalle, Château Rouge
  • Paris, en novembre : canal St. Martin, faubourg St. Antoine, Marais
  • Paris, en décembre : les illuminations du centre
  • Je vais publier des images (peut-être même des vidéos) et en parler, mais probablement pas publier mes journaux en détail : c'est trop long pour des blogs.

15 janv. 1945

15 janv. 1945

Je voudrais trouver un compagnon aimant autant l’entente et le partage que moi.

Vive la S o l i d a r i t é !

(Après des jours et des jours de vie commune, trop près les uns des autres, des querelles éclatent dans la cave.)
Oh, les querelles dans un lieu fermé...

Espoir à n'importe quel âge

extrait du journal 2004 janvier

Et début septembre j’ai visité Stéphanie.

Août passée cachée chez moi sans bouger, survivre la canicule. Heureusement, avec plein des livres à lire. Au lieu de m’en acheter encore et encore, j’ai commencé à relire les anciens. Ceux qui me font réfléchir, ce qui m’aident à écrire, tout comme ceux qui m’aident à oublier ou me permettent de rêver. « Croire aux rêves impossibles. »

Certains rêves se réalisent, d’autres se dissipent dans la fumée. Quelques uns sont impossibles voire non durables. Ce n’est pas une raison à ne pas rêver, ne plus désirer.

Cette année, j’aurai soixante-dix ans. En six mois.

Je ne suis pas « vieille » relatif à mon oncle de 96 ans, ni de 92 ans de mon amie Stéphanie, pour eux je suis « la jeune ».

Tout est relatif.

Le plus important est « de ne pas mourir avant mourir » - comme dit Stéphanie. Ne pas vieillir d’intérieur. Laisser vivre cette enfant qui reste en nous, le laisser développer, se laisser tirer pas sa curiosité, audace, optimisme.

« On peut recommencer et tout peut arriver à n’importe quelle âge et circonstance » Peut-il ?

Andrea Kane dédie son dernier livre

« à nouvelles commencements, à n’importe quel âge, n’importe quel stage – et
tout l’espoir et promesse qu’ils représentent. »

Voilà, une bonne citation à découvrir, même dans un livre faible cette fois (elle sait mieux écrire). De celui-ci que je viens de relire ce début d’année, je ne me souvenais même plus. J’était tard à fleurir (fleuraison tardive de bourgeon) comme l’héroïne dont elle parle.

J’espère être durable. Persistante, je la suis. Peut-être d’autres bourgeons s’ouvriront sur le tronc de ma vie encore. Sinon, ceux de mes descendants.

Je les ai tous lu


J'ai lu tous ses livres récément, et même de ceux que j'ai pas aimé, j'ai appris quelque chose. Une à une mes connaisance et compréhensions sur que c'est ,comment en tirer le plus, s'agrandissent. Et, je viens d'apprendre comme vous avez vu avant à envoyer plusieurs images à Blogger une après autre mais dans la même entrée. Il suffit de mettre deux bares droits une après l'autre, pour signaler qu'une autre image suit.
photo jk

Il y a toujours de l'espoir


Pierre écrit dans sa blog de ses plusieurs vies, je crains ou suis heureuse de l'affirmer, je ne sais pas lequel dire, que nous avons vécu tous "plusieurs vies", moi aussi, de toute façon. Mais en me promenant à Paris, je vois tout le temps des nouveaux couples, des couples qui s'aiment (et ici ne sont que quelques exemples du centre, près de Chatelet) alors, rien "n'est perdu", notre tour viendra de nouveau à un moment donné. Et, il ne faut pas être si jeune non plus...Et, je peux en témoigner que c'est vrai!
photos jk

Photos visite à Ambrieux, APA


Nous avons été visiter Ambrieux, siège de l'association pour autobiographie (APA)

J'ai réussi à faire cette image là-bas, est-ce que cela vous dit quelque chose ?
En juillet, il était déjà très chaud, mais le soleil a aussi ses avantages, comme tout dans la vie. photo jk

Cave à charbon, logement


Les fenetres de la cave à charbon, photographie lors mon dernière voyage à Budapest.
Photo Julie

Photo de cave, après 50 ans


Sous ses marches, nous avons vécus plusieurs mois en hiver 1944/1945.
Photo Julie

La cave: 12 janv 1944

Aussitôt mon amie Alina parti, j’ai visité oncle Ladislav à Budapest: quel esprit vive à 96 ans! J’ai retrouvé aussi la cave dans le cartier Colline des Roses où nous étions cachés l’hiver 1944 à 45.

12 janvier 1945

L'eau coulait de plus en plus des murs et du plafond, il a fallu la fermer.
Maintenant, il n'y a plus d'eau, non plus.

Dans la cave à Buda(pest)

27 décembre 1944, mercredi

9 heures du matin :
Madame Kocsis entre et raconte: “ J’ai rencontré des soldats hongrois et ils m’ont dit qu'ils avaient lutté et défendu la ville toute la nuit mais ils ne vont plus la défendre. Si ça continue ainsi, à midi les russes seront ici, ils ne sont plus qu’à 2 Km et demi. » Je m'en réjouis ! Je suis tout excitée !!

9 h et demie, d’un coup, tout est devenu silencieux. On entend seulement le crépitement des mitraillettes en haut de la rue.

9 h et 35 minutes.
Il n'y a plus de lumière, ni de radio. De temps en temps on entend le sifflement d'un obus. On ne peut plus passer sur les ponts du Danube. Il est possible que le grand bruit qu’on a entendu ce matin était dû à leur destruction. 9 et 37 minutes: j'ai mal au ventre!

29 déc. 1944
Cette après-midi il s'est produit une énorme explosion. C’était très intéressant!!! Un énorme boum, puis comme si des milliers et des milliers de feuilles de papier volaient partout en bas de la colline.
Toute la journée on a entendu des boum, boum.

1 janvier 1945
Nous avons déménagé en bas, dans la pièce du chauffe-eau, et nous dormons habillés sur des matelas.

3 janv. 1945
Un obus a emporté le toit de notre maison. Au début c’était difficile de respirer, mais heureusement l’entrée de la cave n’a pas été obturée comme on le craignait au début. Juste des gravats, les hommes les ont dégagés vite.

4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 Jan. 1945
Quatre ou cinq obus ont frappé dans notre cour, le grand arbre détruit est tombé sur la terrasse. Quoi encore? On ne peut pas remonter pour voir.

12 janvier 1945
L'eau coulait de plus en plus des murs et du plafond, il a fallu la fermer. Maintenant, il n'y a plus d'eau, non plus.

Mon amie Alina


Mon amie Alina à Montmartre, où j'avais jadis habité. Nous sommes allées là ensemble.

Amitié

A pâques, j’ai visité mes petits-fils et Agnès, acheté un tas des livres, me suis imbibé dans l’atmosphère américaine que j’aime, aidé ma fille pendant deux jours dans sa classe d’immersion français pour enfants américains de six ans.

Une mois après mon amie Alina de Bucarest débarquait chez moi. Nous avons passé trois semaines magnifiques ensemble, discuter, communiquer. Même nos disputent remplis d’amitié.

Convenir qu’on n’est pas d’accord sur certains sujets et ne pas s’offusquer ni mettre son ego sur la ligne, accepter qu’on aime quelqu’un tout autant même si on n’est pas de même avis, oui, c’est formidable. L’accepter vraiment. Avec ses curiosités, bizarreries, faiblesses. C’est l’aimer vraiment, la vrai amitié qui dure depuis nos seize ans. Se réjouir de sa joie.

Comme à Côte d’Azur. Elle était tellement content que nous avons pu y aller ! Je me suis sentie bien à Monaco : où est-je mis ces photos ? Moins à Nice, sauf la rencontre avec Lucy et une promenade, pas à Cannes. J’avais encore mal à mon pied foulé. J’ai dû laisser Alina se promener seule à Paris presque tous les jours, mais le Trianon, nous l’avons fait ensemble.

Chère Maman

1 janvier 2004

Ce n’était pas une année très sereine parce que j’attendais que nous partons à New York et au début ce départ s’étira de mois en mois, puis tombé à l’eau. Probablement il n’y avait aucune chance dès le début, mais comme un mirage dans le désert, j’y avais cru. Mon fils aussi. C’est fini.

En regardant mes autres lettres, je me suis aperçue que l’année dernière n’était pas aussi vide que ça !

J’ai re-édité tous mes journaux et les a fait lire à quelques uns que j’ai rencontré dans le cadre d’APA (Association pour l’autobiographie). J’ai traduit ton journal que tu écrivis de mes faits et gestes de deux à trois ans. J’ai donné à lire aussi celui de grand-mère Sidonie et traduit un des journaux de ma fille. Un nouveau élan de travail. Aussi, quelques récits nouvelles. J’ai enrichi mon journal « Au delà de rideaux de fer » avec tes lettres. J’ai traduit mais pas encore ajouté d’autres.

J’ai passé deux merveilleux jours à Marly le Roi rencontrant plein d’autres écrivant des autobiographies. J’ai lu nombreux journaux, mémoires et autobiographies des uns et des autres. Et ceux de Klemperer et de Màrai, inoubliables.

On a traduit en anglais et français les 1700 pages serrés de journal de
Klemperer, 1933 – 1944. Cet ancien prof juif marié à une catholique eut
l’audace d’écrire jour à jour à Dresde pendant tout leur calvaire. Màrai,
romancier hongrois, a écrit des journaux toute sa vie. Certains passages
inoubliables, de Budapest 1944 (il était déjà adulte, lui) et ceux écrits
cinquante ans plus tard pendant l’agonie de son épouse.

Ecriture 1944 et 2003 (photo)


Finalement, mon écriture n'a pas changé tant que cela de 1944 jusque 2003 !

Il y a 59 ans

26 XII 2003
Il y a 59 ans : la première page de mon journal que tu m'as offert pour ce noël de jour de guerre. Il y a une heure je me disais : la 60ème. Non. Ce sera l'année prochaine.

Je suis allée à Paris en train et j'ai acheté à Fnac Saint Lazar les DVD Brell. Je suis en train de le regarder, écouter Brell à ses début.

Oh, maman, je ne t'ai pas acheté des cyclamens aujourd'hui, mais je n'oublie pas ton anniversaire, je pense à toi, je te parle. () Ce premier dvd finit vers la fin de sa vie et fait mal au coeur. Pourtant nous tous, commenceons et finissons un jour, malades ou vieux. Ou les deux. Brell était plus jeune que maman quand il est mort. Moi, j'aurai 70 ans l'année prochaine.

Maman, aujourd'hui je n'ai pas envie de te raconter que sur son chagrin me faisant mal au coeur. Oui, je sais, quelque chose de bon en ressortira. Surement. Mais le chemin est long jusqu'on y arrive, semé d'embuches et des cailloux blessant les pieds. Que ses yeux brillent de nouveau de vie et que de nouveau il se rend compte qu'il est bien et beau. Qu'on l'aime de nouveau.

25 décembre 1944, Budapest

Budapest, 25 décembre 1944 (traduit de hongrois)
debut de mes journaux - j'avais 10 ans

Hier nous avons fêté Noël. Je suis remplie de bonheur ! Pourtant c’est la guerre.

Nous avons mis des branches de sapin sur le lampadaire, nous les avons décorées et avons ajouté des bonbons. J'ai reçu aussi beaucoup de cadeaux !!!
ce journal-ci, ce crayon, une paire de pantoufles, du cuir pour une paire de chaussures, une grande luge, une paire de gants angora, un encrier, un tas d’images à découper, deux livres : les Aventures du baron Munchausen et La Grand Fête, j'ai aussi reçu une jolie boîte pour ranger mes trésors et huit mouchoirs.

Je suis très heureuse !!!


L'après-midi
Depuis deux jours nous entendons le grondement des canons tellement fort que même maman les a entendus, au moins les plus violents. Voilà ce qui est arrivé cet après-midi :

pendant ma gymnastique je me suis cogné la tête: j'ai presque oublié de faire le pont arrière en position debout. Nous avons passé l’après-midi chez les Tommy (mignon a 2 ans !) parce que chez eux il fait bien chaud. (Mais je vais me coucher maintenant.)

26 déc. 1944
Aujourd’hui c’était l’anniversaire de maman.
Le matin on m'a grondée et plus tard je me suis promenée avec papa.
J’ai constaté des choses intéressantes.

Nous habitons maintenant à la Colline des Roses, dans la rue TasSanglant. Une petite bombe est tombée devant l'église de la rue des Apôtres (mais personne n’est mort). Un obus a frappé au coin de la rue Marguerite, il a détruit les vitres et a fait tomber un peu les clôtures mais n'a pas causé d'autres dégâts.

Les russes sont déjà à 10 km, à Vallée-Tiède (je suis contente.)

Comme c'est l'anniversaire de maman, l’après-midi nous avons joué au Monopoly. C'était formidable! A la fin, le français (échappé d’Allemagne sur le Danube) a remplacé maman. Finalement, il a gagné, avec 48 mille, moi je suis restée avec 24 mille, papa seulement 20 mille forints ... en papier. C'était fantastique ! ! ! ! ! !

Le soir:
Je me demande ce qu’est l'amour ? Que sent-on alors dans le cœur ?

1 janvier 2004

1 janvier 2004

Il neige dehors ce matin. Pour le moment des petits flocons qui fondent au sol aussitôt.

Que je suis loin de cette nuit "il neige à Paris" quand je me suis finalement tue et j'ai renoncé à persuader François qui soutenait, en regardant une émission de danse sur glace sous le Tour Eiffel : "Non, je te dis, il neige ! Tu ne me crois pas ?"

Cette fois-ci, il neige. Vraiment. Et sinon, je ne dois plus renoncer à mes opinions, ce que je sais.

J'ai envoyé des cartes de voeux à toute la famille, une à chaqu'une séparément, pas de signe de vie depuis. Est-ce parce que je n'ai pas appellé le 26, jour d'anniversaire de mon plus grand petit-fils, né le même jour, beaucoup des années plus tard que ma mère? Le seul qui m'a répondu est mon amie Alina. Si, Nusi le cousin de maman de Bucarest, m'a envoyé un email. Et mon fils m'a souhaité bonne année de vive voix.

Slava m'a offert un petit journal à remplir. Susanna m'a parlé longement de Givataim et Luci, la vieille dame de 90 ans rencontré à Nice cette été, m'a appellé aussi pour me remercier de la carte que je lui avais envoyé avec sa photo. Quelle solitude doit être la sienne si en réponse à une carte elle appelle si souvent, hélas, la plupart de temps je n'étais pas là et elle a du laisser une message à mon répondeur.

J'espère que la vie reviendra dans les yeux de mon fils, qu'il revit.

Que ferais-je ce premier jour de l'année de mes soixante dix ans ?

Surement pas ce que j'ai fait hier soir, en disant "adieu" à l'année dernière en mangeant une mille feuille qui m'a resté sur l'estomac. J'ai 89 kg ce matin, il faudra descendre au-dessous 79 au moins dans un an. Aujourd'hui je ferais attention à mieux manger, bien manger mais en faisant attention quoi. Travailler. Réfléchir.

Peut-être même faire des plans d'avenir. Même si on ne tient pas ses plans, même si on est devié de sa route, un projet (des projets) donne de focus.

Oui, ce n'est seulement un mot anglais comme je croyais, j'ai trouvé "focus" utilisé aussi en français. Un but, même pas atteint, est toujours utile, aide à vivre, se concentrer. Nourit.

Peut-être bien je maigrirai davantage, hélas, au visage d'abord et aussitôt des rides apparaitront, mais de toute façon, je ne mangerai pas des gâteaux, chocolat, sucreries, pendant plusieurs mois d'ici là. Peu de pain, c'est le plus dur. Beaucoup de légumes, ce qui n'est pas aussi facile qu'il m'est apparu au début. Plus de salade, tomate, concombre. C'est facile. Réduire les fruit l'est moins, mais c'est possible. Il faut surtout que je bouge, nage, marche beaucoup plus. C'était presque réduit à rien l'année dernière. "Plus" ce n'est pas dur, mais "régulièrement" ça c'est autre chose.

M'occuper de mon corps et ma santé sera le but principal pour 2004.

Le reste arrivera, je verrai.

Une autre chose décidée : même s'ils ne me répondent pas, écrire davantage à ceux que je connais et écrire à la main. Ni le téléphone, ni le email ne le remplace pas.

Bientôt j'aurais ADSL, un lien rapide avec Internet utilisable presque tout le temps. Lioel a acheté un microphone pour le cas où j'apprendrai comment appeller à travers le web ou vidéoconférencer comme fait mon fils à son travail.

Je voudrais apprendre comment publier mon journal sur le Web, si possible.

Jouer avec résolutions et papiers divers, transformer mon PC Sony de plus en plus en vrai outil multimédia. Est-ce Microsoft réussira à réaliser de plus en plus les rêves d'Apple ? Il parait ainsi. Qu'importe qui les réalisera, qu'ils arrivent enfin.
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2007 ajout:
c'était la premier note dans ce blog, qui allait devenir Retro-Blog, publiant mes journaux à partir de dix ans, 1944, mais au début, je n'étais pas encore sûr comment je vais faire. Je pensais seulement écrire de l'année 2004, d'où vient son adresse originale. Aujourd'hui, je suis arrivée à fin 2001 et je continue: en fait, je n'ai jamais cessé d'écrire de journal intime.

Un jour, il sera possible de le dire "à l'envers" comme un livre, pour le moment, j'ai mis en format livre, avec énormément de travail, seulement la première partie des journaux. Mais dans ce blog, vous pouvez trouver tous, sauf qu'on doit les lire "du bas vers en haut".