29 juin 1946

en colonie de vacances
Mon cher journal, si tu savais tout ce qui m'est arrivé depuis que j’ai écrit la dernière fois, t’aurais un choc ! Voilà.

Fin mai, nous avons commencé les compositions et cette fois-ci, je n'ai pas eu une seule note au-dessous de la moyenne!

Á la Pentecôte, je suis allée chez mon grand-oncle, dans la commune de mon arrière-grand-mère et je m’y suis sentie merveilleusement bien. Les tziganes ont joué du violon pendant le grand dîner de fête. C’était formidable !

Au retour, nos interrogations orales ont commencé, elles étaient assez faciles. Je parle déjà assez bien le roumain, on commence à me comprendre!

Et maintenant c’est moi qui noterai mes enseignants !
Roumain 10 Français 7 Botanique 10 Hygiène 4
Géographie 7 Calcul 7 Gymnastique 8 Histoire 6
Physique 7 Musique 10 Trav. Ménagers 6 Dessin 5
Je ne sais pas si je les ai bien notés ?
Bientôt nous serons en vacances !

Après les examens on m'a enlevé les amygdales.

C'est arrivé ainsi: le 24 juin j'ai été chez le docteur et il a dit qu'il allait les retirer le lendemain, à midi. Le 25 ils m'ont endormie (je croyais que j’allais me suffoquer), le docteur a enlevé mes amygdales et je me suis réveillée au lit. Ma gorge me faisait très mal, j'ai craché et vomi du sang. Je n'ai rien mangé ni bu de toute la journée.

Le 27, imagine-toi, je suis partie en vacances sur la plate-forme d’une camionnette. Je ne peux pas parler très bien encore. Hier soir, j'ai mangé une omelette avec de la mie de pain. Ce matin j’ai pu boire seulement du thé avec une petite cuillerée de confiture. Quand j'avale, ça me fait encore un peu mal et quand je parle ça m’irrite. Je ménage ma voix et j'ai raison.
Pendant tout ce temps j'ai reçu beaucoup de livres de la bibliothèque, sous mon nom mais aussi sous le nom de maman.

Pauvre maman, je l'ai beaucoup fatiguée.
J'aime énormément
MA CHERE MAMAN !

20 octobre 1946

Il y a énormément de mois que je n'ai pas écrit, au moins trois. Pour décrire tout ce qui s'était passé, je dois faire un nouveau compte-rendu, depuis les vacances jusqu'à la naissance du bébé Mariette, ma nouvelle cousine.

Notre voyage pour le centre de vacances a duré un jour et demi ! parce que les pneus ont crevé 10 fois! La nuit, nous avons dû dormir à la belle étoile, sur la plate-forme ouverte de la camionnette. Nous aurions dû arriver l’après-midi, en 4 heures. Mais ainsi, j'ai réussi à faire connaissance avec les autres enfants, entre autres Vera et Édith.

J’ai écrit sur la colonie dans beaucoup de lettres à maman, dans lesquelles j’ai décrit tout sur mon séjour. Je les ajouterai ici, au lieu de les recopier et elles vont raconter ce qui s’est passé dans la colonie J'ai écrit une pièce de théâtre, je l’ajouterai aussi.

Ma meilleure amie est Véra, ensuite Marthe, Edith, je crois. Je dois m’arrêter, puisque je suis très inquiète, est-ce que mes lettres existent encore ou non.
Les amies de Julie après la guerre :
Véra, 9 ans, sa mère veuve, allemande, le père juif, mort.
Marthe, 12 ans, revenue, après six mois dans les camps de Bergen-Belsen.
Édith, 8 ans, dont les parents cachés séparément, ont divorcé après la guerre.

8 septembre 1946
Je suis bien rentrée. Il a fait très chaud cet été, mais je peux déjà nager 500 mètres ! Hélas, la rentrée des classes est arrivée.

2 janvier 1947
Je n’ai pas pu écrire de nouveau pendant fort longtemps, j’étais trop occupée. Pourtant, tant de choses sont arrivées. Mais décrivons ce Noël maintenant. Nous avons allumé l'arbre de Noël à 7 heures et demie. J'ai reçu beaucoup de cadeaux! Des skis, un jeu de ping-pong, un mouchoir en mousseline, un pantalon chaud, une très jolie assiette de porcelaine et un merveilleux, énorme arbre de Noël. Édith m'a offert le Livre de la Jungle. Ève, la cousine de maman, le Journal de Marie Bashkirtseff (ennuyeux), et ma tante m’a acheté un livre qui n'est pas du tout pour moi - mais aussi un petit nain de mur rigolo. C'est énorme, n'est-ce pas?

C'est la troisième fois que je décris dans mon journal mes cadeaux de Noël, il est possible que je n'aie plus de place pour la quatrième. Pour la nouvelle année j'ai reçu une orange, hélas c’était très âcre. Je m’arrête, car j'ai faim.

1 commentaire:

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

juste test : les commentaires ne marchaient pas hier