Premier baiser

28 février 1957

Je n'aurais jamais cru qu'un film pourrait être de l’Art. Aussi fin et artistique que le film soviétique “Dernière Rencontre !” Les couleurs, les images, la nature, le contenu, le jeu, la réalisation, les costumes, toutes les scènes ont été tellement travaillées qu'elles produisent ensemble une œuvre merveilleuse. Et la musique ! Le tout, comme un très beau poème.

Ils ont su récréer la vie russe de l’époque, y ajouter des enseignements pour aujourd’hui, le tout seulement en suggérant. C’est du grand art que de laisser supposer et ne pas tout dire carrément. Tant d’images comme de merveilleuses peintures.

J'ai encore devant les yeux plusieurs scènes de la nature sans personnage : la mer, le désert, les montagnes enneigées, et aussi celles où les gens bougent, vivent, s’aiment, pleurent, se promènent. C’est seulement le début qui n'a pas été à la hauteur du reste, mais peut-être à cause cela le reste m'a plu davantage et de plus en plus. J’ai eu énormément de plaisir ! au moins autant que si j'avais été voir une pièce de théâtre ou un opéra. J'avais envie d’applaudir : c'était difficile de me rappeler que c’etait un film et qu’on n’applaudit pas au cinéma. Dehors il pleut. Bonne nuit.

21 mars 1957 (en rouge dans l'original)

Il ne s'est rien passé de spécial, seulement...
“Ne me repousse pas...” - vraiment Eugène n'a aucune fierté.
Tout s’est passé comme je l'ai voulu. Mais qu'est-ce que je veux ? Comment me comporter ?
—–
Le lendemain il est revenu.
Ai-je bien agi ? Je crois que oui.


Ecrit maintenant : J'avais 23 ans, c'était la première baiser sur ma bouche.

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