27 janvier 1958

Je n'aime pas heurter quelqu'un, cela me fait plus mal qu’à lui. Je me tourmente : a-t-il mérité que je lui fasse de la peine, sois aussi franche. C'est vrai que d’après la mère d’Olympia (de la pièce de Molnàr), la seule façon clémente d’en finir avec quelqu’un est d'un coup sec. Mais ça fait mal quand même, même si je ne le veux pas. On a le droit d'avoir des faiblesses, c’est normal, on ne doit pas les montrer.

Ne promets pas facilement ! Ce sera difficile à tenir tes décisions et tu t'abaisseras à tes propres yeux (ou devant d’autres.)

Par exemple, quand j'ai écrit de ne jamais plus penser à lui ou au moins, n’écrire rien. Curieusement, ce qu'il m'a dit hier au téléphone ne m'a pas heurtée tant, mais aujourd’hui j'ai de la peine, pourtant cette fois c'est moi qui ai été désagréable. Comme m’avait dit son copain : “mieux vaut mordre l'oreiller et te taire”. Je mords. Mais il faudra étudier et ... hélas, j'ai aussi un bon livre de détective. Ou est-ce bien ?

Julie, sache avoir la joie de la vie ! Sois heureuse de ce qui est beau.

Il y a des choses dont j'ai fortement envie, et si c'est impossible, c'est vrai que c'est moi qui l'ai décidé, j’accepte aisément leur perte. Comme si jamais je ne l'avais voulu. Ça a été ainsi avec la fête de la nouvelle année chez moi, et aujourd’hui, avec le Ballet sur Glace.

Que n'aurais-je fait pour le voir !

J'avais le billet, et j’ai dit à Simon "je ne peux pas y aller". Je ne regrette pas de ne l'avoir pas accepté, pas du tout. Je le considère comme si tout le spectacle n’existait pas pour moi. J’aurais pu demander à Eugène qui m'avait dit qu'il trouverait des billets, mais ça ne m’intéresse plus du tout. C’est curieux, et bien. Mais pour le ballet de Leningrad, il faut absolument trouver un billet. Pour cela, ça vaut la peine de parler avec toutes mes connaissances.

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