La tyrannie

Que les gens peuvent être vilains ! Ceci concerne cette femme... On m’a donné des "Circonstances Atténuantes" puisque je ne savais pas qui j’avais heurté... et l'ingénieur n'a pas rapporté comme j'ai parlé d'elle. Mais il parait, qu’elle est l’épouse du Dauphin du chef du Parti Communiste. Elena quelque chose...
J'ai trouvé une autre version du poème Une phrase sur la tyrannie de Gyula Illés, adaptation par Jean Rousselot, voilà quelques extraits.

La tyrannie, chez les tyrans,
ne se trouve pas seulement
dans le fusil des policiers,
dans le cachot des prisonniers;
pas seulement dans les places
où les aveux sont arrachés,
ou dans la voix des porte-clefs
qui, la nuit, vient vous appeler;
pas seulement dans le feu noir
du nuageux réquisitoire
et dans les “oui” du prévenu
la ou le morse des détenus;

pas seulement dans le glacial
verdict de mort du tribunal :
“vous êtes reconnu coupable!”
pas seulement dans l’implacable
“peloton, garde à vous !” suivi
d’un roulement de tambour, puis
de la salve, et puis de la chute
d’un corps qu’aux voiries l’on culbute;

la tyrannie, chez les tyrans,
ne réside pas seulement
dans l’entre bâillement des portes
et les horreurs qu’on y colporte
dans le “chut”, un doigt sur la bouche
du confident qui s’effarouche
mais aussi dans le masque dur
comme des barreaux dans un mur,
qu’en public il faut afficher;
mais aussi dans le cri muet
qui agite et se tord derrière
ces odieux barreaux de fer;

la tyrannie, chez les tyrans,
elle est aussi dans les torrents
de pleurs qu’en soi l’on doit garder
sans ses pupilles dilatées;
pas seulement dans les vivats
pas seulement dans les hourras,
dans les slogans, dans les chansons,
qu’on beugle en se levant d’un bond;

pas seulement dans les bravos,
les bonds à fracasser l’écho
qui saluent la péroraison;
elle est aussi dans les flonflons
des fanfares de l’Opéra
dans les statues, ici et là,
et leurs mensonges, à l’unisson;
elle est sur les murs du Salon,
dans les couleurs et dans les formes
et dans le pinceau qui les torche;

chez les tyrans, la tyrannie,
ce n’est pas seulement, la nuit,
la voiture s’arrête-elle devant ta porte;
la tyrannie, chez les tyrans,
elle est partout, en même temps,
elle est omniprésente, mieux
que le Bon Dieu dans tes aïeux,

la tyrannie, chez les tyrans,
on la trouve au jardin d’enfants,
dans les conseils que donne un père,
dans les sourires d’une mère
et dans les réponses du mioche
à l’étranger qui l’interroge;
oui, partout, et non seulement
dans les barbelés, ou bien dans
les “bon livres” et les slogans
encore plus abrutissants;

dans la façon dont le visage
de ton amie soudain se glace,
car la tyrannie est partout
et jusque dans les rendez-vous,
dans les aveux que l’on murmure
comme en ceux faits sous la torture...

la tyrannie, te scrutant, tu la trouvés,
comme un mal qui jamais ne cède;
comme un souvenir qui t’obsède;
elle te suit partout;
c'est elle encor qui te dévisage
dans ta pensée et dans ta glace;
à quoi bon fuir ? Elle te tient !

et tu es ton propre gardien,
puisqu’elle imprègne ton costume
et jusqu’au tabac que tu fumes;
et jusqu’aux moelles te corrode;
tu t’insurges, tu te dérobes ?
tu veux reprendre tes esprits ?
ce sont les siens que tu a pris;
tu voudrais voir ? Rien n’est à voir
que ce qu’a créé son vouloir
malicieux. Voilà qu’un bois
soudain s’enflamme autour de toi;

La tyrannie, chez les tyrans,
elle est à l’usine et aux champs;
elle est chez toi, elle est partout.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

tellement vrai .......

Sophie