19 juin 1959

Je me décide souvent à écrire, puis je change d'avis à la dernière minute. J'ai peur. Si mes parents le lisaient et faisaient une horrible histoire de tout ça ? Pourtant je voudrais décrire tellement de choses. D’autant plus intéressant, que je me suis rendu compte qu’elles ne sont pas arrivées seulement à moi, mais par exemple aussi à Alina et à Véra. Depuis que je leur ai tout raconté, nous nous entendons de nouveau très bien.

Je prendrai mon journal avec moi, en vacances je pourrai écrire peut-être plus librement, sans inhibition. Quelquefois je suis très amoureuse (et c'est un sentiment délicieux) d'autres fois presque pas. En alternance. Je l'aime tout le temps, mais ça c'est autre chose. Samedi par exemple, j'étais tout à fait envoûtée par lui, pourtant nous ne nous sommes même pas rencontrés. Mardi et mercredi moins. Ou pas du tout ? Je ne sais pas. Mais depuis que j'ai vu “Sandou le magicien”, je n'ai plus été si follement amoureuse. Dommage. C’est si bon quand on aime à la folie...

Comme c’est juste ce que dit Sàri Megyeri dans Pour Toi ! - chacun de ses mots l’est. Tous les hommes devraient le lire, mais aussi toutes les femmes, pour mieux se comprendre elles-mêmes.
Ne me jetez pas de votre estime par Louise Labé (extraits)

Ne reprenez, Dame, si i'ay aymé :
Si i'ay senti mille torches ardentes,
Mille travaus, mille douleurs mordantes :
Si en pleurant i'ay mon tems consumé,
sans votre ardeur d'un Vulcain excuser,
sans la beauté d'Adonis acuser,
Pourra, s'il veut, plus vous rendre amoureuse :
en ayant moins que moy d'occasion,
et plus d'estrange et forte passion,
et gardez-vous d'estre plus malheureuse.
Bien sûr, il n'y a rien là-dedans relatif à moi, mais que c'est beau !

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