Et il fut un temps

13 février 1960

Et il fut un temps - pas si loin que ça - où je disais : Sandou ne m'a apporté que des joies, du bonheur, et jamais, jamais de tristesse. Le temps passe. Et les gens changent ? Ou alors....?

Nous luttons l’un avec l'autre, et je sais, cela fait mal à lui aussi. Qu'est-ce qui nous arrive ? Il faudrait extirper les racines du mal, modifier quelque chose. Je ne peux pas, non plus, lui céder à chaque fois. Je ne suis pas prête à admettre qu’il a le droit de se fâcher à tout bout de champ, d’être furieux, de mauvaise humeur - et moi non. Il faudrait se remettre sur l'ancienne route, d’une façon ou d’une autre : quand c’était lui qui m'aimait davantage, quand il avait peur et se comportait - comment ?

Il était beaucoup, beaucoup plus gentil.

Un nouveau printemps arrive, bientôt c’est mars et quelle différence !

Ce n’est pas que je regretterai ce qui s'est passé cette dernière année. Mais je me rappelle une promenade, il y a un an environ. Nous étions de si bons amis et il était si compréhensif, si près de moi. Assis au milieu d'un square, il me racontait plein de choses sur lui-même, tellement content de mes réactions à ce qu'il disait. Nous avions si bien discuté, nous nous sentions si près l'un de l'autre. Ensuite, en mars, comme nous étions enchantés l'un de l'autre au bal. Il m'aimait à la folie ! Moi aussi et j'étais remplie de bonheur. Et fière. Et même froide. Alors - c'était si facile de résister.

Et maintenant ? Je suis horriblement attristée, c'est vrai, mais en réalité je n'ai même plus envie de le revoir. Je l'aimais comme il était à ce moment-là, pas tel qu’il est ces temps-ci. Il me manque l'harmonie et ce quelque chose...

Je crois qu'étudier ensemble l'allemand était une très mauvaise idée. Cela a nui à tous les deux. Bon, je me suis apaisée. Je vais manger quelque chose, puis je me remets à étudier. Tenir un journal, c'est quand même bon à quelque chose !

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