Mon cher, 8 mai 1961

Aujourd’hui j’étais assez déprimée, mais moins que dimanche. Je suis restée au lit jusqu’à midi et je n’avais envie de rien. Il faudra enfin que j’aie une bonne nouvelle de toi, quelquefois ma patience s’arrête - en réalité cela ne fait que deux mois que nous sommes séparés, mais... ta photo me sourit, me donne courage. Je t’ai beaucoup écrit ces derniers jours.

Je me suis levée, j’ai mangé, j’ai lavé la vaisselle et je me sens un peu mieux, il faut se débarrasser rapidement des mauvais sentiments.

Grand-mère commence à meubler de plus en plus son appartement, une table, 4 chaises sont arrivées et un petit bureau confortable sur lequel j’écris ceci. Chaque meuble apporte une amélioration de l’appartement, un plaisir, - et quelle joie ce sera lorsque nous achèterons le lit pour notre bébé.

Je t’aime, mon amour, et de temps en temps tu me manques tant, que je ne sais plus quoi faire. Pourtant, d’habitude je suis forte, courageuse et intelligente, sûre que l’attente ne va plus être longue.

Je t’embrasse, mon mari adoré, chéri, au revoir, Julie

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