22 octobre 1963 Givataim

Mon cher garçon,

J’ai parlé avec papa au téléphone, il ira chez le docteur pour le traitement seulement à partir de demain et ne sait pas quand il se sentira assez bien après cela pour partir. Il avait le moral bas et a dit, fais tout tel que c’est mieux pour Toi, et a ajouté qu’il ne veut pas venir aussitôt nous déranger quand j’arrive en venant chez nous et m’a dit d’arranger comment je crois mieux.

Je me suis décidée qu’il ne vaut plus d’attendre et j’ai trouvé un bateau partant le 25 octobre arrivant le 29 à Marseille, il s’appelle Théodore Herzl (de là il continue en Amérique de Sud). J’ai déjà arrangé le billet, maintenant je ferai le visa, nous venons déjà recevoir le vaccin, reste à boucler les valises et envoyer le coffre.

Oncle Dezsö va me transporter partout où c’est besoin, en général tous m’aident beaucoup. Nous allons arranger en quelques jours le logement et ensuite les vieux peuvent venir chez nous ou sinon j’irai chez eux quelques jours. Nous verrons. J’ai eu extrêmement pitié de papa, tellement abattu, après notre conversation, il est triste et probablement souffrant. Réfléchis, toi aussi je te prie, comment faire pour qu’il soit le mieux pour lui.

De toute façon, il ne vaut pas la peine de l’attendre ici, et mon idée d’y aller les voir directement en avion, puis chez toi, j’ai laissé tomber, c’est trop compliqué et difficile et coûteux d’arranger le transport des choses si je ne les prend pas avec moi. Je te prie, occupe-toi de notre voyage et ceux de nos bagages à partir de Marseille jusqu’à la destination. Quand j’apprendrai l’heure approximatif à laquelle nous arriverons, je t’écrirai aussitôt. Demain je vais avec Agnès à Jérusalem ou Nazareth pour résoudre, j’espère je réussirai à la faire baptiser. Probablement nous signerons demain soir pour le logement, avec quelqu’un de sérieux.

Il y aura un peu de hâte ces jours, mais cela vaut la peine. Il est possible que je ne t’écris plus sinon du bateau, je ne sais s’il y a encore de sens mais je t’écrirai encore jeudi. Ma tête est un peu pleine, mais sache que, comme d’habitude, au besoin et dans l’urgence, je suis très calme et active.

Je t’embrasse, au revoir à bientôt,
Judit

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