Mon fils est né !

Mon fils est né, rapidement, sans complications. Née en France !

J’ai commencé à allaiter dans l’euphorie, le bonheur de devenir de nouveau mère.
Rien d’autre ne comptait plus, ce petit bonhomme suçant avidement, ma fille la regardant avec curiosité, mes enfants que j’aimais tant, notre famille agrandie.

Pour rassurer ma fille, je lui présentais comme une poupée, à y veiller :
— Nous allons veiller ensemble sur lui, il est tout faible encore.
— Toi et moi ?
— Oui.
— D’accord. C’est un bébé amusant, tout rouge, tout petit.
Elle prit son rôle au sérieux, elle avait une poupée vivante pour y veiller.
Nous étions heureux, le fait que mon mari dormait dans une autre pièce pour n’être pas réveillé par le bébé, ne me faisait plus très mal. C’était un bébé calme et se développait bien. Puis, mon mari me rendait visite, trois fois par semaine, comme d’habitude.

Deux mois ne se sont pas passés encore après la naissance et j’ai dû retourner au travail, ils m’ont appelée en urgence. J’ai sevré mon fils, il adorait le biberon aussi.
Pendant la journée de travail, une jeune bonne me remplaça.
Un mois après, elle démissionna :
— Pourquoi nous quittes-tu ?
— Je ne dis rien.
Je suis allée visiter ses parents. Ils me regardèrent, gênés.
— Votre fille, pourquoi ne reste-elle pas ?
— Ça ne fait rien.
— Qu’est-ce que cela veut dire ?
— Votre mari, ne vous a rien dit ?
— Mon mari ? ? ?
— Il lui a fait des avances, la collé contre le mur.
— Mon mari ?
— Il revenait le midi, ils étaient seuls. Elle a dû se défendre, elle a eu peur.

Au début, il l’invita à manger avec lui, puis... Non, elle ne reviendra plus.
— Excusez-moi.
— Vous ? Je regrette que j’aie dû vous le dire. Elle a eu peur. Elle devait se défendre, elle est encore toute jeune.
— Je comprends. Voilà, je vous ai apporté sa paye pour le mois.

Bien sûr, mon mari a nié tout en bloc. Insinuations, incompréhensions.
— Tu ne vas pas quand même la croire ! Moi, provoquer une bonne aux cheveux blonds.
— Cheveux blondes ?
— Flottants et provocants. Mais je ne marchais pas, je ne lui rien fait.
— Collé contre le mur ?
— Il n’y avait pas beaucoup d’espace.
— Essayer de l’embrasser ?
— Elle me souriait, me provoquait. Non, je ne l’ai pas touché, c’est faux.

J’ai trouvé alors une autre bonne toute jeune et moche.
— Ne recommence pas avec celle-ci, elle est mineure !
— Oui, est moche. Presque un enfant.

Je ne dis rien de plus. La faussé entre nous se creusait et il a commencé à sortir le soir seule. Je restais veiller aux enfants.
— Boire un coup, bavarder dans un café. Ici, je me noie.
— Quel café tu vas ?
Ici, là.

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