10 juillet 1979, à deux jours de mes 45 ans

Maurice, mon vieil ami, avait raison : personne ne me laisse tomber s’il a déjà été une fois avec moi. C'est moi qui romps, s’il le faut et ça vient de s'avérer vrai !

Jusqu'ici, j'ai quand même eu quelqu’un qui l’a fait, mais voilà Larry m’est revenu. Même si seulement après une année et en luttant avec lui-même.

Quel amant ! Comme il est chaud, content et heureux d’être avec moi ! Je craignais que mes souvenirs ne me trompent, mais non, au contraire !

Aujourd’hui, j’étais de nouveau très heureuse avec Larry.

Puis, j’ai trop vite demandé quand on se revoit, j’aurais dû le laisser demander, lui.

Ai-je tout abîmé entre nous ? Je ne le crois pas, mais je devrais faire plus d’attention. Attendre plus ou, au moins, me faire tirer l’oreille. Surtout, qu’il était tant contant avec moi, pour le moment, je l’espère au moins, mais hélas il ne m’aime pas. Il a peur d’aimer.

Mais vraiment, délaissée et solitaire pendant des longues périodes amères, pendant ces mois, ces jours, ces heures, les interminables dernières années de mon mariage, jamais je n’avais espéré ou rêvé, que j’aurais un qui ne sait pas encore que c’est fini entre nous, un deuxième qui attend que j’aille chez lui la nuit et m’apporte des roses jaunes, de chaleur et de l’amitié ( ?) , un troisième revenu malgré tout me remerciant et oh que c’est bon avec lui, et ensuite, un homme gentil, craintif et attentif qui m’a attendu longtemps et même un autre à New York qui voudrait bien que je suis encore une fois avec eux.

Et... peut-être, enfin, une fois, le VRAI apparaîtra. Celui qui deviendra mon compagnon tout à fait - mon amant, mon mari, mon ami. Existe-il ?

En attendant, je ne peux pas me plaindre. Je me réjouis de la vie, de ce que je peux avoir, de l'amitié, de la compagnie, des caresses. Pourquoi pas ! Comme Sam est déjà éloigné de moi, tellement. Il y a quelques mois, c'est moi qui me tourmentais, me tracassais à cause de lui.

Même mon travail est plus intéressant, va mieux. Le reste suivra.

Mon amie Anna est arrivée chez moi pour les vacances. Elle vient de Budapest et restera ici un mois entière. Que c'est merveilleux l'amitié ! Cela vaut tout. J'ai vraiment une chance inouïe. Est-ce que je le mérite ? Peut-être, mais cela ne dépend pas de ça. Sympathie, chaleur et intérêt réciproque, il y en a ou il n’y en a pas. Il y en a. Nous nous entendons si bien !

La vie est belle ! Aujourd’hui, encore plus belle !

Suis-je en train de découvrir des horizons inconnus ? Mais où est le calme retrouvé ? Le calme ? Est-ce nécessaire plus que par instant ? Comme Selye dit, "on a besoin d'une certaine quantité de stress".

On est si bien ! c’est si bon !... après. De temps, en temps.

Comme j'ai déjà écrit, c'est une mesure, hélas peu d'hommes sont si bons. Mais c'est bien de savoir qu'ils existent et qu'ils sont heureux avec moi. Je suis plus fière de ça que de mon doctorat. C'est quelque chose ! C'est mon ambition, oh, combien plus, que la science ! Ce n'est pas un jeu, pas des machineries, de trucages, c'est - la vie. C'est naturel, c'est important, "même vital" dit Anna ( ? ! ?) Et "Que c'est bon". Et je suis bonne. Je le crois.

Aussi bonne amante que mère. Je suis une bonne mère, telle que je l'entends et le conçois, et pas pour moi, mais pour eux. C'est eux qui comptent et le fait qu'ils deviennent indépendants, adultes et heureux, sachant se débrouiller dans toutes les circonstances. Il y a suffisamment d’adultes encore enfants. Je l’ai été longtemps, moi aussi. Suis-je adulte ? Je l'espère. Je le crois. J'en ai assez souffert. Je mérite d'être aussi un peu heureuse.

Il y a juste 10 ans j'ai écrit : “pas grand chose, rien de spécial, mais c'est un bel événement”. Je peux le dire de nouveau, pour aujourd'hui. D'un autre.

Pierre ne deviendra pas un souvenir moins bon, parce que 10 ans après, Larry m'a rendue heureuse, seulement deux fois jusque maintenant, mais complètement. Je l'ai attendu longtemps, comme j’ai attendu aussi longtemps que Pierre soit avec moi. Avec Pierre aussi, j'ai dû utiliser la tactique, mais cela valait la peine, j'espère que même si j'utilise ma tête, ça ira. Et, dans 10 ans ? Alors j'aurai “seulement 55 ans”. Bien sûre. C'est comme cela, la vie avec des haut et des bas ; il faut chérir les bons souvenirs.

En relisant mon journal, écrit à mes 18 ans (il y a presque 30 ans !) je m’aperçois que ce que j’espère réussir maintenant, je le savais déjà alors : « le but est vas-y ! » Oui. J'ai réussi à me revaloriser même si ce n'est que lentement ! C’était un but qui valait la peine. Sois indépendante. Sûre de toi. Sois. Je suis. Et ne pas oublier non plus que « quelqu’un de volontaire et capricieux est mieux apprécié », donc sois ainsi Julie de temps en temps.

J'avais raison alors : « Il manque quelque chose à l'homme seulement jusqu’à qu’il l'ait, ensuite cela le dérange ». J’étais si intelligente ! Pourquoi l'ai-je oublié ? Je dois me relire plus souvent.

« Je sais extraire, ce qui est le plus important ». L'homme est important. Attention donc. Ne manque pas de tact, n'insiste pas... Ne donne pas trop d'un coup, plus qu'on te demande, qu’on espère de toi, qu'on attend de toi.

J'ai sommeil, le reste une autre fois. Bonne nuit !

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