3 Mars 1988

C'est il y a 1 mois à peu près que j'ai connu François*. C'est curieux, il me semble qu'il y a beaucoup plus de longtemps.

Je commence - mais pas encore complètement - à le connaître. Il croit souvent à des informations partielles, comme s’étaient des faits et gare à toi, ou à ceux qui le contredisent. Jusqu’à la preuve contraire. Á ce moment là il reconnaît de bon gré, c’est vrai. Mais hier il m’a raconté des bobards sur le plan de travail, pour réaliser ce qu'il veut, en quoi il croit.

Le grand problème n'est même pas là, ni qu’il n'est pas extrêmement solide- comme la plupart des hommes - et s’effondre facilement, mais s'il m’a menti sur ce plan là - pourquoi croire en lui dans tout qu'il m’a dit en domaine privé et comment croire qu'il ne le fait pas par intérêt, par calcul, et qu'il m'aime désintéressé. Bien sûr, aucun amour, s'il existe, n'est pas complètement désintéressé. Il m'a dit que ce qu'il a besoin le plus c’est de tendresse et de contact; mais je sais et (il l'a aussi dit) qu’il est aussi heureux de moi amante, de moi dame, qu'il a besoin des conseils sincères, de quelqu'un à qui parler de ses affaires, ses problèmes, etc.

Il y a des possibilités extraordinaires de combinaison pour nous deux dans l'avenir, ceci je l'ai vu déjà et il l'a aussi compris. Mais on a deux personnalités "bien formées" et, mon dieu, qu’est ce que cela donnera.

Est-ce que ce qui nous unit - il y a beaucoup - qui nous unira, et aussi nos complémentarités ; où ce en quoi nous sommes différents qui nous séparera? Peut-être s'habituera-t-il à être sincère? De résister à la tentation de s’enfuir auprès toutes les minettes? Il ne pourra cela, tant pis, pour cela. La vie devient intéressant, très intéressant avec lui. Je crois que pour lui aussi tout tourne mieux depuis un mois.

Que les grands hommes - puisque je ne doute pas de cela une minute - peuvent être tellement enfantins quelquefois. Ce qui est quand même ravissant, extraordinaire. Mais surtout, je crois qu'il a conservé, comme moi, l'esprit jeune et une soif de faire, de vivre, enfuis, emmagasiné, inassouvie. Que des choses pourrait-on faire ensemble! Si. Bon. On verra.

Je suis très curieux de ce que Stéphanie dira?? verra, mais comme elle dit, ce n'est pas ce qui décidera (dit-elle aussi) mais moi. Non, la vie, le sort.

Ce qui arrivera, arrivera.

Je l’aime? Je l'aime! Avec tendresse. Et j’aime ses mains, ses yeux heureux; sa voix; ses pensés profondes. Mais il vit, a vécu, dans un milieu si différent du mien! "J'attends avec impatience de valser avec toi!"

Quelle joie! Je suis pleine de joie. Je ne nage pas dans le bonheur, mais je crois que la joie est plus saine, réel et immédiat.

Mon bouquin se vend bien, mais surtout les gens l'aiment, ce qui était mon intention et aussi qu’ils veuillent - après l’avoir lu - aller plus loin, continuer. Je crois que j'ai réussi. Daniel Garic a écrit dans Le Point ce qui m'a fait le plus grand plaisir: “on ne sort pas de ce bouquin de façon qu'on est entré: on se sent plus intelligent, plus fort, et on a envie d'aller plus loin.” C'est exactement ce que je voudrais apporter avec chaque livre, ce que je voulais réaliser avec celui ci. Le fait que des gens l'ont compris, vécu, c'est magnifique.

Comme dit Spinoza, "Ma joie est que les autres gens connaissent ce que je connais"; mais ma joie à moi est aussi qu'ils sentent qu'ils sont capables d’aller loin et que tout ceci l’informatique ne soit pas un domaine réservé, mais ouvert à tous!

*François est le nom que je lui avais donné dans mon livre s'appellant "le enième chance" et c'est ainsi qu'on le connaitre ici.

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