15 juillet 89

J'avais prévenu François, il y a quelque mois déjà, de ne pas me dire ou me faire sentir des choses qui pourraient me redonner des complexes d’infériorité, ou bousculer la confiance que j'avais quand je l'ai connu. Je crois vraiment que, moi, je lui ai donné confiance en lui–même. Lui aussi m'en a donné au début, beaucoup en tant que femme, mais hier il m'a dit que j’étais devenue (presque) trop chatte.

François m’a également donné confiance parce que je sens qu'il a besoin de moi, de ce que je peux lui offrir. Mais lentement, il a réussi - volontairement ou non je ne sais pas - à diminuer ma confiance en tant qu'auteur, avec l'aide et la complicité de celui qui corrige nos articles.

Dois-je travailler avec quelqu'un d'autre pour m'aider à réaliser mes idées, pour pouvoir écrire à ma façon ?

Il continue, en me faisant de plus en plus de reproches sur ma façon d'écrire - “ce n'est pas français” - et maintenant, même sur la façon dont je parle. Est-il né de nature grincheuse ? Peut-on être heureux avec quelqu'un plus d'un an ?

C'est vrai, déjà une année de vie tellement pleine de bonheur c'est un cadeau du ciel, mais cette fois-ci j'ai vraiment espéré beaucoup plus. Me suis‑je encore une fois trompée ? Est-ce que je ne sais pas bien le prendre ? Est–ce sa nature ?

Je suis triste, triste et nerveuse. Dommage. Il y a une grande tristesse interne en moi. Je ne sais même pas clairement ce qui l'a provoquée.

La panique qu'il a eue samedi ? Dans le besoin, on voudrait bien avoir quelqu'un qui nous soutient moralement. Mais finalement comment attendre de quelqu'un qui panique pour lui–même si facilement, pour des choses si peu importantes, qu'il vous soutienne moralement quand de plus grands ennuis paraissent vous arriver. Il s'est tout de suite vu - LUI - avec problèmes et avec des motifs de panique et d'énervement.

Oui - indirectement, il avait ou pouvait en avoir, par ricochet, des ennuis mineurs, relatifs et c'est surtout cela qui le dérangeait, pas mes gros ennuis à moi. Il y trouve assez de motif pour être énervé, au lieu de me donner l'encouragement, l'aide dont j'ai besoin. Il a compris maintenant, mais hélas, seulement après que moi, j'aie déjà reçu à plein le choc de son comportement. Je n'en suis pas encore revenue.

Mon dernier ennui est un contrôle fiscal de Bip, qui je crois peut bien se passer si j'ai un peu de chance.

Mais notre relation ? Que va‑t-elle devenir ? Il faut que je la revoie, la réévalue. Que je ne lui demande pas plus qu'il ne peut donner. Ne pas lui faire ce que je lui reproche. Chacun de nous peut apporter "en faisant de son mieux, autant qu'il peut", et pas plus. Finalement, ce n'est pas si mal que ça, tout ce que cela représente de chacun de nous. Mais il ne doit pas y avoir de trop grandes attentes.

Ce n'est pas facile être lucide et d'être amoureux en même temps.

Être "chatte" et le doser, pour ne pas en faire trop, ruser, ne pas s'abandonner, ne pas se donner entièrement, complètement, non plus. Se donner sans se perdre, là, peut-être réside le cœur du problème. Ne pas se heurter. Continuer à communiquer. Ne pas s’accuser.

Essayer de s'accepter, vraiment, l'un l'autre. Ce n’est pas facile à réaliser.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

il faut surtout être deux à vouloir, vraiment, au fond de soi, le faire, pour faire avancer une relation, et la faire durer ....

A deux, on passe plus facilement les montagnes créés par nos propres sentiments, et énervement ...
Mais il faut savoir se poser pour le voir ..et c'est dur aussi ...
Dur de le faire à deux.

seule, on fini par se perdre.

Et tu as raison, avior quelqu'un à qui parler quand tout va mal, surtout pour relativiser, cela fait du bien ...
Encore faut-il avoir vraiment quelqu'un autour de nous quand cela arrive ...
Et c'est rarement le cas. .. :-(
Sophos