15 décembre 1994

Nous sommes revenus, après quatre jours passés avec Stéphanie. Qu'elle est courageuse à 82 ans ! Hélas, elle a réussi à me décourager - un peu - en me disant la vérité : ‘avoir de la substance’ ce n’est pas suffisant, il faut encore y ajouter de la musique, de la “musique bien française” et du rythme. Bon, on verra. Je ferai ce que je peux, puis... je chercherai.

François m’a dit hier soir :

« Jamais je n’aurais pu trouver quelqu’un qui m’aille mieux. Sur tous les plans, sensuel, âme, intellect. Tu es parfaite pour moi ! Et il n’y a aucune raison que ça s’arrête, tous les jours c’est mieux ! »

Mais ce matin il rouspète et me critique :

« Tu ne me comprends pas ? Tu ne m’aides pas, tu es tout le temps dans ton truc. »

Attention Julie! Il est fatigué, occupe-toi plus de lui!

Quand nous nous sommes mariés, nous avions peur, mais nous avons osé. Notre mariage nous a soudés et le plupart de nos peurs se sont dissipées. C’était bon, que c'est bon d’être mariée avec François!

Après des mois fantastiques, nous avons vécu une autre crise. Il avait envie d’autre chose : tester ses dons récemment acquis de communication, tester son charme. J’ai mal supporté ses essais, pourtant timides. Il avait aussi besoin d’un autre travail, d’autres buts, de travailler sur un projet le passionnant.

Créer ensemble une application c’était bien, il m'a prouvé (je ne le croyais plus) qu'on peut bien travailler ensemble si on sépare bien nos tâches. Ensuite, nous avons enseigné ensemble. Bâtir un enseignement nouveau a été une expérience ardue mais fantastique, un bon souvenir.

Depuis que nous sommes mariés, nous nous sentons plus unis. Nous regardons un film, nous le ressentons de la même façon et ça nous rend tellement heureux. Nos différences existent, elles nous attristent, mais ce n’est pas tragique. Nous sommes plus souvent heureux ensemble que non : réussir à être vraiment ensemble, à aider l’autre, lui démontrer qu’on l’aime, le rendre heureux.

La joie de celui qui donne, la joie de celui qui reçoit.

Mon caractère est plus optimiste et plus tranquille, je suis plus calme que lui. François a encore des angoisses, mais moins souvent et surtout parce qu'il doute de lui-même, il craint l'avenir. Pourtant, il réussit de mieux en mieux.

D’une certaine façon, je crois qu’il est angoissé, parce qu’il n’est pas un Surhomme. Qu’il ne sait pas tout, qu'il ne comprend pas tout facilement, que je ne sois pas complètement et tout le temps heureuse et satisfaite, qu’on ne sait pas deviner tout que l'avenir apportera. Mais il sait aussi être très heureux, très bon amoureux, très bon mari, très près de moi. Il sait me procurer des moments extraordinaires que je n’ai jamais vécus avec personne.

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