Fini!

30 Sept. 1994

Fini. Encore une étape de ma vie est terminée. Une nouvelle est commencée. Avec ma lettre (que je recopierai ici) j’ai réussi à partir avec un “bon goût dans la bouche“, en disant ma gratitude à tous qui le méritaient et en ridiculisant subtilement les autres, en leur rappelant aussi l’énorme quantité de travail que j’ai réalisé là-bas depuis mon arrivée. Le reste, mes amies l’ont fait, en y ajoutant même un peu.

C'était une fête agréable et réussie, aussi parce que Trash n’a pas osé venir, en se ridiculisant. Plusieurs collègues m'ont rappelé qu’ils (elles) me devaient beaucoup ou qu'ils regrettaient de n'avoir pas travaillé plus avec moi, espérant encore...
Ouf. Fini, mais bien, “en beauté”. Tous les dirigeants de Cnam, tous les informaticiens, des secrétaires et d’autres élèves aussi sont venus et se sont souvenus que je n’ai pas donné seulement des “gouttes” d’informations. Enfin, “tout est bien qui fini bien”.

J’espère que je recevrai régulièrement l’argent, qu’avec le temps je me trouverai de nouveaux horizons intéressants.

Tout compte fait, je crois qu'Annie doit avoir plus d’influence que je croyais, et plus haut. Elle a été une bonne collègue jusqu’au bout. Je crois que je lui dois beaucoup.

Aujourd’hui je me suis réveillée à l'aube, à 5 heures. Je suis un peu fatiguée à cause de toutes ces émotions. Je m’attendais à un mauvais coup de dernière minute. Non. Je suis partie sans problèmes :“reviens nous voir” ! J’ai l’impression que cette bonne fin présage des avenirs... roses, l’aurore.

Tous m'ont affirmé que grâce à moi ils ont gagné de la confiance à travailler avec leur Mac ; d’autres de vouloir envoyer leurs fils si je faisais des cours pour des jeunes. Ils m’ont confirmé ma capacité et mon renom d'enseignante qui donne courage, réussit à “lancer” et donner des “ailes” et pas seulement des instructions et des béquilles à ceux qu'elle enseigne.

Et Trash a reçu une grande baffe finalement, puisqu'on a dû lui ordonner de quelque part de me mettre de côté et m’ennuyer, "me mettre au placard", et je pars, en le remerciant de la tâche passionnante qu’il m’avait confiée ! Pendant deux ans, il a tout fait pour me rendre malade, pour me pousser à démissionner de moi-même. Le fait que tous les dirigeants de Cnam étaient là, et lui pas, qu’il n’est pas réussi à m’ennuyer jusqu’au bout autant qu’il l'aurait souhaité. Et puis, tout ce qu’il doit se dire en lisant mon “Merci” entre les lignes. Pour une fois Julie, "t'as été intelligente" - comme m'a dit Annie.

Je leur ai lu le passage de Labori, recopié de mon journal "mon bateau a dévié, cela me permettra de découvrir des horizons inconnus...", sans me rendre compte sur le moment qu'eux, ceux qui restent "continueront leur route sur le chemin régulier, imposé par les compagnies maritimes"...

J’ai presque l’impression de partir en vacances après quatre ans de travail pleins et bien remplis.

Cette année a commencé très durement.

Pour quelques mois, c’est une belle perspective de soigner mon mari, s'occuper de mon petit fils Alexandre, m’occuper un peu plus de Lionel et de moi même, me promener avec Alina, mon amie de jeunesse.

Avec moi, sans moi, la révolution informatique arrivera, les graines que j’ai laissées pousseront, certaines choses ne seront “jamais plus les mêmes que auparavant”. Leur comptabilité "legacy système” ne marche pas bien, mais le programme de Planification des Salles d'enseignement, fait et fignolé par François, marche, est beau, rapide et fonctionnel.

Le directeur a pris mon départ comme une retraite à laquelle il souhaite que je m’habitue bien, que je l’utilise au mieux, soucieux même qu’elle ne me pèse pas trop ! Mon intuition sur lui ne m’ont pas trompée!

Maintenant je fais, je ferai avec le temps le "vide dans ma tête" - comme me conseille Stéphanie - marquer une pause, une rupture et laisser l’avenir bourgeonner doucement, en tout tranquillité.
Entre-temps, je m’occuperai de revoir mon passé, ma vie, les autres tourments et problèmes que j’ai eus, réfléchir au livre “de ma vie”, l'introduire dans le Mac et, en même temps, le traduire de hongrois, roumain, français, et anglais en franglais, sinon, hélas, mes journaux se perdront. J'ajouterai des commentaires sur ces 60 années, pleins d'évènements, de souvenirs.

Ma collègue de bureau Annie m'a dit que j’ai énormément d’énergie et qu’elle ne me voit pas m’arrêter... Mais avant de foncer, je dois attendre avec patience et réfléchir à quoi j'emploierai dorénavant cette énergie.

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