La Butte Montmartre, et nous

6 mars 1995

Cet après-midi, François m’a emmenée dehors, il faisait beau, nous avons écouté les musiciens de la Butte Montmartre et nous avons admiré les premiers crocus de printemps. Avant notre promenade il m’a donné sur le palier un baiser si doux, si profond - jamais je n’en ai reçu un pareil.

Assurément, le jeune coiffeur qui m'a dit, qu’à notre âge, il n’y a que la tendresse, mais pas l’amour, se trompe profondément.

Puis nous nous sommes assis sur un banc et en regardant les enfants jouer nous avons discuté la façon dont l’informatique sera bouleversée. Quels étaient les précurseurs de ce bouleversement, ce qu'ont apporté de nouveau HyperCard, AppleScript, l'OSA et Delhi 95, bouleversant, secouant les anciens concepts. Si quelqu’un s'imagine encore qu’il existe des différences fondamentales entre la gauche et la droite, qu’existent des novateurs jeunes et de vieux conservateurs - notre discussion l’aurait bouleversé.

François (à un an de sa retraite) est plus révolutionnaire en Informatique que les jeunes assistants de la Faculté qui n’osent pas, ne progressent pas, ou alors ne se tiennent pas au courant ; et moi, conservateur de certaines traditions, je suis pour tout ce qui apporte le pouvoir dans les mains des non-spécialistes. François lutte encore contre les castes, moi pour offrir plus de confiance et de savoir aux gens - en même direction. On s’entend, on se retrouve profondément. Et en revenant, en me serrant contre lui, en m’embrassant encore, encore... j’ai joui. Oui, décidément avec tendresse, mais plus !

Je t’aime mon cher amour,

Je t’aime tendrement.

Je t’aime réjouie

Et quand tu es en peine,

J’aime les éclats de ta joie

Et tes larmes de détresse,

J’aime de ta vertu,

Le pur rayonnement,

J’aime de tes défauts,

Les éclipses solaires ;

Je t’aime, ma chère femme,

Avec tout mon cœur et âme

(Petöfi Sàndor (1848)

(mon cher homme !)

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