30 mars 1996

Ce matin, nous avons perdu une heure. François voulait arriver tôt à la messe, parler de celle de Paques qu’il jouera dans une semaine, hélas aussi ruer dans les brancards à son habitude.

Heureusement, le destin (ou hasard) fait bien des choses, nous sommes arrivés avec presque une heure de retard puisque l’heure d’été s’était instaurée pendant la nuit. Hier, préoccupés par la messe des rameaux qu’il devait jouer, (et moi par la énième correction de mes journaux), nous n’avons pas ouvert la télé pour l’apprendre.

De tout de façon, je ne devrais me préoccuper, il ne peut tourner que bien. Si François met sur son dos ceux qui organisent la musique dans cette paroisse, ils ne le programmeront plus ou moins, s’il se fâche avec eux, je ne devrais plus l’accompagner à la messe et faire semblant ou non de faire la croix, me lever avec les autres, etc. On passera à autre chose.

Sinon, il sera heureux de jouer aux messes, deviendra «maître de musique» à la place de «maître en informatique», nous lui achèterons une voiture sans permis qu’il puisse se déplacer et «devenir indépendant de moi», comme il le dit. Je lui offrirai cela pour sa retraite, je lui ai promis et j’espère, je pourrais le payer à la sorti de mon livre.

Julie, attention, rien n’est définitivement gagnée, hélas.

Au salon de livre, j’ai rencontré Robert Lafont. J’ai assisté à son interview au Club des Écrivains, oui, c’est lui qu’il me faut, il a passé le « test ». Je suis allée avec l’idée de regarder à quel éditeur je peux confier en confiance mon livre. A lui, je peux. Il n’est plus propriétaire des Éditions Lafont, mais il peut y jeter un regard de pro et m’être de bon conseil.

Quel homme ! Des yeux chauds, intelligentes, plein de l’humanité et d’esprit. Critique, courageux et mordant à la fois. Cela transparaît aussi de son livre autobiographique. Il a beaucoup des idées ressemblantes aux miens. Une destinée, vie agitée, même s’il était nettement plus protégé, choyé. Je sens que mes journaux pourraient l’intéresser. Je ferais tout qu’ils arrivent à lui. Ce n’est pas pour rien qu'il a écrit dans son livre comme dédicace pour moi: "J’espère mieux vous connaître."

Sinon, Michel B. a raison lui aussi, il y a encore pas mal de travail sur les journaux pour les rendre publiables et intéressants, lus par beaucoup comme je le voudrais. J’ai aussi écouté Stéphanie, et je viens de commencer écrire aussi autre chose. Je vois les scènes tellement vivides devant mes yeux, plus qu’un feuilleton à la télévision, je dois trouver les bons mots pour les transcrire pour les autres, alors, je pourrais dire «, « je suis écrivain », comme je le disais à treize ans.

Je me suis rendu compte que je n’écris pas plus vite, je pense plus lentement, ainsi ma main peut suivre mes pensées.

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