Adieu mon cher journal!

18 mai 1996

Je suis assis avec François sous un parasol, au bord de la piscine de notre motel Vagabond à San Jose. Demain matin, retour à Paris. Ce matin, nous avons fait un brunch festif à Hayat Hôtel, moins de 45 francs par personne : champagne, saumon, crêpes, fruits exotiques, divers viandes et gâteaux (auxquels nous avons su résister vaillamment) et un formidable café. Nous sommes restés discuter encore une heure dans le jardin du café, à côté de leur grande piscine, sous les roses.

Ici, c’est tranquille, François lit son journal obtenu gratuitement à l’hôtel, comme chaque dimanche il est copieux. Hier, nous avons visité Sunnyvalley et nous achetons chez Frey plusieurs programmes, dont l’une de traduction. La semaine dernière j’ai commencé traduire, je fonctionne mieux que le traducteur automatique. Hélas, ou plutôt, heureusement.

Nouvelles de Washington : Thomas a vomi, ventre abimé, mais il conserve même ainsi son bonne humeur habituelle. Agnès et Don fatigué et soucieux, mais plein d’énergie. Quelquefois c’est dur d’être mère, même quand on est extrêmement heureux.

Grande nouvelle : Agnès a « juré » et elle est devenue citoyenne américaine!!! Aussitôt, elle a envoyé les papiers à son frère, sur ce qu’il devrait ressembler pour demander aussi à venir ici. Il y a quinze ans, je rêvais devenir américaine, mon rêve se réalise à travers ma fille.

« Rien de spécial » pour eux, sauf « je voterai dorénavant ». Et pourrais, j’ajoute aider son frère à s’y établir aussi. Elle aura aussi une meilleure protection pour elle et ses enfants et, j’espère, des meilleures possibilités.

Même sans papiers, je me sentais américain, à ma place ici (mais ce n'était pas mon destiné). Hélas, c’est difficile de l’aider de loin quand elle est fatiguée. Je me fatigue, moi aussi davantage avec mes petits-enfants que mes enfants.

François m’a acheté deux autres journaux très agréables que j’avais choisi. Des livres blanches. Je suis heureuse de finir ce cahier, par la nouvelle que ma fille est devenue Américaine. Elle vit ici depuis dix-neuf ans, en fait elle a vécu plus ici qu’en France. Son fils parle deux langues, j’espère que plus tard, je pourrais lui raconter des histoires de Hongrie et d’ailleurs.

Adieu, cher journal.

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