15 juillet 1999

Inkàbb irok mint beszélek ? Jobban vagyok megszokva, de nem könnyü magyarul irni, màr nagyon elszoktam tölle. Na és, ha elolvassa ? Inkàbb tudja. De ugyis sejti. Mondtam màr, kimondtam. Ugyan nem komolyan kigondolva, de sértésre vàlaszolva, haragbol, haraggal. Inkàbb fenyegetve. Ez nem jo !

Traduction :

J’écris plutôt que parler ? Écrire en hongrois ne m’est pas facile, je m’en suis trop déshabituée. Et alors, s’il le lit ? Au moins, il le saura. Il le soupçonne déjà de toute de façon. Je lui ai déjà dit, prononcé. C’est vrai, pas sérieusement, réfléchissant, mais en répondant aux injures, furieuse, déchaînée. Plutôt en menaçant. Ce n’est pas bien !

« Nous allons avoir une nouvelle de miel,» me dit-il au téléphone.

Est ce encore possible ?

Il fait des efforts maladroits et sporadiques vers moi, mais en réalité, il est complètement perdu dans ses propres soucis, son environnement, son désir de devenir « grand ». Grand organiste, organisateur de concerts, conseiller de conseillers informatique et ainsi de suite.

Il parle, parle, parle, même sur la ligne, il n’admet d’interruptions même quand il s’arrête pour respirer. Il répète ce qu’il a déjà dit. Il a des arguments enfantins, comme à notre rencontre se liant aux renoms des autres pour se hisser. Il critique, il parle, il devient mal à supporter pour tous qui sont autour de lui.

La question extrêmement grave est : dois-je rester autour de lui? Ai-je encore envie? Que faire?

Il me fatigue, il m’énerve. Un compagnon? Il avait été. Est-il encore? Pourrait-il encore devenir, une fois qu’il sortira de cette phase de sa maladie, que lui le voit comme « guérison » et pourtant est pire pour les autres qu’avant. Peut-on guérir et devenir… comment?

C’est-il vraiment intéressé à ce que je fais ? L’a-t-il jamais apprécié?

Peut-être, plus que je crois. Pourquoi suis-je tellement blessée? Il a l’ego tellement bas? Que le pousse à exagérer ainsi?

Que c’est calme ici, sur cette terrasse à l’ombre, le soleil pas loin, les arbres avec les oiseaux qui chantent. Même les voitures passant pas loin ne me dérangent pas. Je suis loin de Paris, de lui.

Tranquillité. Sauf quand il m’appelle et parle, parle, au téléphone. Ce qu’il dit m’inquiète.

Étrange aussi, comment il ne veut pas écouter de conseil, puis quand la chose tombe sur sa tête, il le prend avec un calme extraordinaire. Il n’a plus de PC avec le Câble et auparavant, il n’aurait pu vivre un jour sans. Il l’a donné, on ne lui a pas rendu, il n’est même pas sûr qu’on lui rendra. Finalement il passe, saute d’une chose à l’autre, s’accrochant ici ou là. Il ferait moins des bourdes s’il ne serait si désespéré au fond de soi. Il a de génie, du tallent, de l’expérience, de l’endurance et souvent il abîme ses chances en allant trop loin trop vite. Il n’apprendra jamais ?

Et moi ? Ai-je appris de mes mésaventures ? Réfléchir ? À quoi ?

C’est le temps qui résoudra.

Non, de tout de façon, je ne me laisserai pas dévorer, détruire !

Un des pires choses est son irascibilité. En fait, il ne me supporte plus. Il veut mes opinions, et en même temps c’est un miroir insupportable pour lui. Alors, il me met, moi aussi, entre les «méchants» qui veulent l’empêcher, qui ne le croient pas, qui sont «bêtes et méchants». Ennemis. Il pique où cela me heurte le plus.

Promet, et ne tient pas.

Il m’aide une fois, puis essai de me dévier de mon chemin, me tenter avec des gâteaux, rompre mon régime, par exemple. Ce que je dois tenir compte : à la place de lutter avec lui, le mettre devant des faits accomplis. Comme il a fait lui d’ailleurs.

Toutes ses économies sont partis en deux mois seulement. «Maladie d’achats» et ce n’est pas fini encore hélas. Il se persuade d’avoir besoin absolu de ceci ou de cela pour réussir un ou l’autre de ses projets qui se dissipent ensuite sous ses doigts…

Pourquoi m’a-t-il acheté tant ? Un crème contre soleil, je comprendrais encore, mais cinq, six, sept ! Moi, qui ne vais jamais au soleil. Et de lotions solaires pour la cuire chevelure ? Le soit disant « trou ». Où est le trou ? Se laisse-t-il persuader par les vendeurs ? Une vendeuse ? Qui se cache derrière tout ceci ? Et il m’a acheté deux sacs d’été, l’un après l’autre, et en plus, a lavé les deux autres que j’avais déjà et dont je ne me servais pas non plus. Combien des sacs ai-je besoin ? J’ai le mien qui me plait depuis seulement trois mois !

Il m’avait raconté, quand je l’ai connu, comme une « horrible histoire » celle où, vers la fin de leur vie ensemble avec Michèle, il lui avait acheté un sac fantastique à son amie qui ne l’avait pas apprécié. Il essaie (et probablement réussi) de reproduire avec moi la même scène, la même ambiance ?

Aujourd’hui, j’ai été davantage avec Henry. « Mamie ! » Il me regard avec de tels yeux chauds, enthousiastes ! Il me fête presque, assuré de son charme. Et ça marche !

L’argent est bien, mais pas décisif. Heureusement, je pourrais aussi vivre de 7000 francs de pension. Ce qui est sûr est que je dois retrouver (regagner ?) le calme, la tranquillité nécessaire pour créer. Peut-être m’éloigner plus souvent, davantage. Voir ce que cela donne.

Il devient trop lourd pour moi, il pèse trop sur mes épaules. Hélas, ces derniers temps, il empoisonne mes jours. Chacun est responsable pour soi. Et de ses enfants, tant qu’ils ont besoin. Bon, on verra.

Alors, le happy end n’existe pas ? L’entente, l’amour n’est pas durable ?

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