1er décembre 99

Ici, dans le salon de Valérie et sa famille, le tic-tac de montre bat le rythme du temps qui passe. La respiration de Vincent devient de plus en plus régulière. Je caresse de temps en temps ses boucles noires abondantes, seul signe chez lui d’un héritage kabyle. Il n’est encore pas complètement endormi, de temps en temps il suce sa sucette ou bouge son bras.

Sur la rue, les voitures accélèrent, heureusement pas trop près. Dedans, il fait chaud même si dehors la froide pique de plus en plus. En venant, j’ai dû m’acheter un bonnet.

J’ai mal à ma vertèbre jadis cassée, tassée. Pas trop.

Le cœur trop rempli du plaisir d’être près de ce petit bout de choux blottit dans mes bras. À quatorze mois, il trotte déjà, même s’il n’est pas encore sûr sur ses pieds. C’est la première fois que je le garde. Sa sœur, avec qui j’ai passé par contre plusieurs jours, de nombreuses heures, a quatre ans. Non ! Elle l’aura seulement en trois jours.

Hier, Vincent était à la crèche et nous sommes allées, elle et moi, faire des courses. La grande mademoiselle s’est choisie finalement, après beaucoup de fureur, « non ! pas ça ! », un manteau d’hiver, mon cadeau de Noël pour elle. Puis nous avons acheté une deuxième qui était plus chaude, tel que j’aurais voulu acheter depuis le début. Il lui a tapé aussitôt dans l’œil. « Ça ! » Ça s’est rouge avec des jouets imprimés dessus, une vraie veste d’hiver. L’autre, beige claire, élégant, fragile mais tant qu’on ne l’a pas acheté elle ne pouvait choisir celle-ci.

Je ne puis critiquer le comportement de cette mademoiselle de (bientôt) quatre ans, elle me ressemble trop. J’ai des coups des foudres. Ou alors, je ne veux pas. On ne peut pas « passer sur moi » des choix venus d’extérieur.

***

J’ai quatre petits-enfants en France, Nadia, Vincent, Gabrielle et David, et trois en Amérique, Alexandre, Thomas et Henry. En plus, d’autres petits enfants de François que nous voyons rarement ou pas du tout.

Sauf David, qui vient à peine de naître, tous aiment les livres, les images, les animaux et écouter des histoires. Nadia et Thomas, ont dessiné et « écrit » (dicté) leurs propres livres, comme moi à leur âge.

(2007 familles réconstitués: elles ne tiennent pas toujours plus tard, hélas)

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