3 septembre 2001, Argenteuil

Je croyais commencer un nouveau cahier, mais je viens de me rendre compte que celui-ci n’est pas 'vierge', tant pis. Cette maison n’est pas « vierge » non plus.

Quiétude.

Au moins, pendant la journée, pas de bruit. Au moins autant de place qu’au Mont Cenis. Finalement, presque autant de lumière. Une salle de bains avec baignoire en plus (même si la plomberie fuit un peu). Des fenêtres qu’on peut ouvrir.

L’odeur moisie ou renfermé s’en ira vite. Je le crois. Je l’espère. Des vases avec fleurs. De la place. À moi!

Un petit jardin. Au cas où.

Pour le moment, il pleut. Doucement. Et le pavillon n’est pas loin (mais assez) de Lionel et d’Annelise. Habiter ici ne me coûte rien, pour le moment. Des réparations à faire, mais Lionel est prêt à les payer, il faudrait que je m’en occupe, bien sûr, et de trouver des gens de confiance pour les réaliser.

Je pourrais même apporter ici une partie de mes meubles. Et au cas où François resterait à Mont Cenis, je pourrais habiter ici un certain temps jusqu’à ce que je voie à quoi retourne et vers où ma vie ira. Au cas où il s’en irait de Paris et je peux y retourner pour quelques mois encore, je pourrais revenir ici le printemps prochain pour un certain temps.

Merci Sandou ! Merci Lionel et Annelise!

Sandou serait curieusement heureux de me savoir vivre ici. Malgré tout, il m’avait toujours considéré «sa femme». Lionel est très contant qu’il peut au besoin m’offrir un pied-à-terre. Annelise non seulement a travaillé la journée entière pour préparer la maison avant mon arrivée, mais aujourd’hui elle m’a cueilli la rose que je n’avais pas réussie. J’apprécie cette attention encore davantage que son offre de faire des courses avec moi. Elle a été fort attentionnée. Adorable! Agnès serait contant elle aussi que j’habite «chez elle». Ici, est le petit pavillon de mes enfants.

Je me sens mieux que je le pensais, craignais.

Le bus circule environ dans toutes les demi-heures, dans une heure je peux être à Paris, au besoin. Et si c’est un peu plus? J’ai le temps.

M’installer… doucement. Ne pas tout bouleverser, tout accaparer aussitôt, trop tôt. La tente devant le pavillon est la tente le moins chère que nous avions trouvée à l’époque pour Lionel. Elle est fort sale, obscurcit la vue de la chambre. On verra.

Le plafond de la cuisine n’a jamais été terminé, ni ses murs. Faire nettoyer le plancher. Mettre moquette dans les pièces.

Bruits ? Des avions, mais d’assez loin. Les chiens qui aboient. Quelques voitures qui passent, pas trop près, la maisonnette est au fond de la cour. Il y a une maison devant, heureusement assez loin. Madame Philipetto y ouvre sa fenêtre, parle avec les chats, les appelle à manger. Curieuse, elle est la «concierge idéale», regarde qui passe vers ici, quand je me réveille, quand je ne suis pas là, quand j’ouvre la fenêtre.

Je suis épuisée. Probablement c’est surtout la fatigue nerveuse, même si dix heures avec les petits n’était pas de tout repos non plus. Même si j’aurais mon ancien journal ici, je ne pourrais pas travailler et le transcrire ce soir. Par contre, la chemise de nuit chaud je voudrais bien l’avoir avec moi, sur moi, d’un coup, le temps c’est fort refroidi.

Même pas six heures du soir et déjà il faudrait allumer. Avant, je devrais fermer les fenêtres pour ne pas attirer des insectes. Pour le moment j’en ai vu aucun. Vite Julie, knok, knok, touche du bois! Tiens, ce n’est pas loin… le parquet. Je dors sur le matelas.

Je viens dîner et me coucher tôt.

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