5 février 2002 - le loyer

Je l’avais senti arriver

Voilà, je me suis rendu compte que ce qui m’inquiète, m’énerve, me rend nerveuse, hors moi et, même après avoir pris des médicaments pour me calmer me donne envie de hurler… est l’incertitude, l’attente. Des coups que je sens arriver.

Une fois arrivée, claire, je peux agir. Et j’agis.

Alors, j’attaque, tout en m’informant avant autant que possible, je m’attaque à sortir des problèmes croulant sur ma tête, le mieux possible. Je deviens calme, sans l’aide, sans béquilles.

Je sentais, je le sentais arriver !

Dès début septembre et jusqu’à fin janvier, Monsieur a vécu dans notre appartement, mon ancienne logement, d’abord seul (quelques jours), puis avec sa copine cambodgienne noire (il m’avait dit au début de notre connaissance qu’il était attiré de peau noire et il l’a probablement avoué récemment sur l’Internet).

Il m’avait jeté dehors dès début septembre avec ses paroles, sinon physiquement, puis il m’avait interdit l’accès du logement. Il tenait en plus «en otage» mes livres, plus tard, mes anciens meubles. Finalement, tout qui était dans la cuisine avec le prétexte que tant qu’il vit là, il les utilise, en a besoin. Puis prétextant ne pas avoir le temps de faire le partage. Une fois, il aurait bien voulu, mais ou son avocat-conseil, ou son ogresse l’avait dissuadé.

Il a quitté définitivement le logement fin janvier, donnant la clé au cabinet d’avocat, à la place de l’envoyer au propriétaire, et laissant dedans ce qu’il (ils) considérait 'à moi'. Le frigidaire (pas vidé), le congélateur plein, pas dégelé, la cuisinière sale, l’évier pleine des choses sales, puis quelques livres et anciens annuaires de téléphone jonchant sur le sol. Un appartement pas vidé, laissé exprès avec 'mes affaires' (mais ni des appareils de cuisines que je lui avais demandé la moitié puisqu’il en avait lui dans sa maison de campagne). À moi, maintenant, de se débrouiller avec le propriétaire : «il ne veut pas me connaître, moi» disait-il. Mensonge.

La femme du propriétaire a affirmé qu’ils lui ont écrit à lui pour demander le payement du loyer. Il paraît qu’il ne l’a toujours pas acquitté et cela depuis septembre! Même après la décision de justice lui attribuant l’utilisation et en même temps les charges de l’appartement sis rue Mont Cenis.

Il serait parti du logement en septembre, comme j’avais souhaité alors, je comprendrais. Mais après y avoir habité avec sa maîtresse? «Non, elle est mon associé» prétend-il. Le matin et le soir, la dit 'associée' répond à sa place au téléphone et dirige sa vie.

Je n’ai pas beaucoup de chance en le choix de mes compagnes.

Je n’ai pas dû payer pour Sandou, mais il ne m’a pas payé non plus de l’aide pour élever nos enfants, les scolariser. Encore, il était le plus honnête, matériellement. Paul a vécu sur mon dos tout au long et après, j’ai dû payer un an et demi de loyer de rue Ruisseau.

Bien, au pire, mais je ne le crois pas après la décision de justice claire là-dessus, on m’obligerait de payer le loyer en retard, le nettoyage de l’appartement, au pire, et je l’espère que non, la remise à neuf de celui-ci. Au mieux, je le vide aujourd’hui, je donne ou envoie les clés et je n’entends plus parler.

J’étais samedi là. Je croyais que je ressentirais de la nostalgie. Je n’ai pas ressenti que de la rage. Pas de regrets. Au moins, cela m’a aidé à rompre net encore un fil avec le passé. Et aussi avec mon « merveilleux François », le « lui » enfin trouvé de mes désirs d’adolescence. Un mirage.

Mirage? En grande partie.

Il me disait, le pauvre, qu’il n’est pas comme je le vois, il m’avait averti au début qu’il était tout noir dedans, profondément. J’étais convaincue que ce n’était que des fantômes de son enfance, de sa vie qui le hantait. Qu’une fois libérée, il se verra merveilleux, humain, bon, intéressant - comme je le voyais, croyais. Voulais la croire. Il était, en réalité, les deux. Sauf, que dès mai, le 'chat' Internet a sorti de plus en plus de lui son côté vilain, moche, rancunier, matérialiste, infidèle, fasciné de SM.

Je phantasme quelquefois de 'domination mâle', mais je n’ai jamais mélangé phantasmes et réalité. Et non plus, je n’ai pas eu envie de dominer, ni d’être dominé. Il a probablement un besoin 'qu’on lui montre et dicte que faire'. Sinon, il ne serait pas resté autant dans cette sorte de secte, avec toute sa famille et ses enfants. (Récemment, sa fille m’a dit qu’il a fait des propositions de sexe, sinon les a réalisés, avec ‘la guru’ et ce qui est sûr, c’est lui qui l’a présenté à sa femme et non l’inverse.) Ses démons, l’ont vaincu et ont abimé notre mariage définitivement.

Heureusement, je me suis échappée, éloignée. Plus il est, plus il se comporte en vilain, plus il m’aide à m’en éloigner. Pas de lui, c’est fait déjà, mais de l’image que j’en avais de lui et qui persistait encore un peu dans moi, jusqu’ici.

Je suis venu vider l’appartement et j’ai oublié d’apporter les clés. Inconsciemment, que veut dire ceci? À réfléchir.

Plus tard : je suis là, dans un café, prés du cabinet d’avocat à qui il a confié 'ses clés'. Je pourrais ainsi les envoyer à Saint Dié, au propriétaire et donner un autre trousseau à son fils ou à son avocat de Paris.

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