Le printemps est arrivé

Mardi, 26 mars 2002: nouveau carnet

Le printemps est arrivé dans mon jardin. Les lilas à l’odeur suave fleurissent. Trois tulipes rouges aussi et vingt autres s’ouvriront bientôt à leur tour. Les rezedas roux jaune resplendissent et des petites fleurs bleues. Le buisson jaune devant la maison de la voisine abonde, et nous avons échangé : j’ai offert des lilas qui a déposé à son tour devant ma porte des branches jaunes. Ils vont bien ensemble dans la vase en face de mon lit.

J’ai commencé à lire en cassette mon journal à partir «page blanche», un cas classique de harassement moral conjugal, tel décrit par le livre. Ce qui m’étonne le plus est que je croyais les premiers deux - trois cents pages écrits à la joie de l’amour, «Lui» enfin arrivés. Non.

Pratiquement dès le début, son côté "pervers" avait frappé. Dès la parution de l’article élogieux sur mon livre dans le Point et la nouvelle des rééditions de livre, il a commencé à rouspéter contre moi pour une chose ou autre, être de mauvais humeur. À chacun de mes succès, il trouva quelque chose de cinglant, critiquer, me rabaisser. Et rapidement, même devant d’autres personnes.

M’empêcher de collaborer avec l’auteur avec qui j’écrivais avant, sabotant tous les livres que j’avais en préparation, détruisant l’atmosphère lors les réunions avec mes enfants.

Comment ai-je pu me laisser aveugler ainsi contre l’évidence, malgré tout que j’avais écrit et me marier, me lier, continuer, durer?!

Il n’a pas réussi à me détruire, mais il a tout fait y parvenir.

Je viens de lire et lire. J’ai mal à la gorge. Rhume? Marrre? Je ne suis encore qu’à la page 75 de 500 !

Je suis revenu à la maison, j’avais oublié les lumières allumées. Heureusement, les petits réveillés à minuit et demi, après que leurs parents sont rentrés m’ont réveillé en pleurnichant.

J’ai pris une aspirine. J’écris. J’ai trouvé un merveilleux roman policier, si bien écrit! Demain je pars à Amsterdam en train. Aventure musée Van Gogh, surtout sortie, le premier voyage depuis six mois, signe : «je n’attends plus, je vis».

En 1986 j’avais découvert Spinoza et Durer. Ces jours-ci, nous regardons ces images avec Gabrielle qui aussitôt arrivée chez moi mercredi, demande : 'Montre-moi Dürer!' et elle déclare aussitôt qu’il voit son portrait «Ça, s’est Durer.» D’autres découverts m’attendent.

Non seulement auteurs, graveurs, peintres. Rencontres. Fleurs.

La rhubarbe de jardin a subitement poussé et ses feuilles ont grandi énormes sous les lilas. Bientôt, ce sera la tour des rosiers. De la lavande et du thym.

D’autres surprises, inattendues, m’attendent après le tournant du chemin de ma vie.

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