Que j’aie pu être naïve

15 février 2002

Que j’aie pu être naïve, il y a vingt-sept ans !

Je croyais qu’en menaçant Sandou de révéler à la famille ce que je savais, ce que j’avais appris de la lettre retrouvée alors par terre, je détenais une arme contre lui. En fait, je suis convaincue qu’on le savait déjà et que Sandou voulait retourner en Roumanie pour être avec «elle» tranquillement, sans devoir payer pour les enfants.

Finalement, il a dû perdre en même temps «elle», mariée le 11 septembre 75, et moi, «sa femme». La même jour ou la même semaine.

Qu’a-t-elle devenue ? Elle n’avait que dix-huit ans et lui 43, mais elle n’était pas «ingénue», je m’en souviens comment elle aussi m’ignorait lors le mariage de Gabriel, le frère de son fiancé. Comme si je n’existais pas, ils me tournaient le dos, tout absorbés l’un de l’autre, devant le restaurant où la fête battait le plein. Ce que je sentais et le montrais, ma douleur, fureur, ne comptait pas. Sûre de l’amour et de la dévotion de Sandou, rien d’autre ne comptait pas pour elle. Être avec elle tout le temps, tant qu’il pouvait, sa femme ne comptait plus pour lui à ce moment-là, sauf comme une mouche qui dérange et qu’on chasse plus loin.

Probablement j’étais, et je suis encore, naïve aussi relativement à François. Ses vraies motivations. La raison de son comportement. Personne ne me fera avaler que son attitude est due seulement à sa maladie. Lui aussi, comme Sandou alors, doit croire vivre «un conte de fée avec une princesse». Se sentir prince, roi, chevalier sur cheval blanc, sauveur admiré. Le reste des motifs est encore caché. Mais il a fait avaler le récit avec son héritage que je lui aurais dérobé «transféré ailleurs» même à sa fille, pourtant, j’en suis sûre que lui ne le croit pas. Il a trop bon mémoire.

Enfin, bientôt se décide : divorce à l’amiable ou à torts.

Sauf pour les nerfs, pour poursuivre plus vite mon chemin, autrement, qu’importe…

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