Une rose est une rose

13 juin 2002


1 roseMais, tant des variétés!

Les roses rouges sauvages devant la maison de voisine, rose jaune sophistiqué à parfum suave devant ma salle de bain. Modestes, abondantes, petites et ensemble les uns ; seuls, fières, perchés en haut, élégantes et plus durables les autres.

Devant moi, dans la vase cuivrée, deux roses ouvertes, l’une jaune, l’autre rose. La jaune odorante et plein d’épines, la rose n’a presque pas des épines sur sa tige. J’ai réussi à en trouver une, couleur vieille rose, solitaire, mais la plupart entre elles sont près des autres sur une même branche, en famille et plus ou moins ouverts.

Et l’environnement.

Dehors, la rose jaune est seule, les trois branches du rosier s’élèvent tout haut, au milieu des petites fleurs, je viens de dégager l’arbuste de bignone qui tendait à l’envahir. Les roses rouges sont près de la barrière, près des branches de lilas.

2 tabletteÀ l’intérieur, dans ma chambre, un tapis persan pourpre roi et noir. Dessus, le petit tabouret oriental de maman, couverte d’une belle nappe crème crocheté main. Au-dessus, la vase bronze de forme bizarre acheté à l’aéroport de Bucarest, dedans les deux roses : le contraste entre elles met en relief les deux. Même leurs feuilles, à première vue identiques, vertes, ont leur propre personnalité.

La rose de couleur rose a de feuilles arrondies, ridés, la jaune a des feuilles plus minces, allongées et lisses.

Oui, ils ont raison de dire que le contraste attire les yeux, que l’environnement compte et qu’on doit situer nos personnages dans leur contexte. Dehors, elles ne sont pas près de l’autre. Ici, elles s’influencent réciproquement. Sur la table de jardin, dans une autre vase, elles donneront une autre atmosphère, peut être même pleureront qu’elles ne sont plus sur l’arbre, nourris de la terre. Ici, elles vivent de l’eau fraîche que je viens de mettre dans la vase, en quiétude du bruit et bourdonnement des mouches, à l’abri du vent.

Je n’ai pas commencé encore à me mêler des gens, observer leurs paroles et gestes (cela viendra bientôt) mais j’observe déjà mon environnement et la nature. Chaque nouveau bourgeon qui s’ouvre. Les coquelicots lilas sauvages de mon minuscule champ, l’un entre deux dahlias d’Amsterdam qui grandit et s’ouvrira bientôt. J’écoute le tic-tac de l’horloge, seul bruit de mon logement, rassurant et plaisant.

Un avion ou voiture passent loin de temps en temps. Un chat hurle, un chien aboie. Puis, se tait. C’est le petit chiot de voisin portugais, quand un inconnu passe devant leur maison. Le chat errant miaule pour que ma voisine irlandaise lui donne à manger.

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