21 juin, lendemain de la fête de la musique

Ce matin à cinq heures, la musique a commencé avec les oiseaux qui m’ont entretenu jusqu’à petit déjeuner. Des merles, me dit madame Filipetto.

Ce matin je me suis occupé à nettoyer un peu le jardin, donner plus d’air aux roses montés aussi haut que le toit pour avoir un peu plus de lumière et soleil. Les gueules de loup sont les plus résistants. Et mon premier dahlia s’est enfin ouverte ce matin, roux, au bout du jardin. Après, j’ai un petit bout en frise, sauvage.

Le dahlia a plusieurs boutons, et de toute façon, elle est belle même toute seule, tenant sentinelle. Je me suis assis près d’elle pour la contempler.

Oh, les oiseaux chantent toujours. Il est dix heures, environ vingt degrés, ce matin c’est fort agréable même sans soleil sur l’horizon. J’ai reçu des livres et j’ai des idées pour écrire.

Pourquoi je me sens triste ce matin ?

A cause des bons souvenirs des Fête de la Musique. Bons? Passées avec François. En l’écoutant, en entendant les autres. Mon voisin silencieux doit être devant son PC, le chat se prélasse devant la porte de madame Filipetto et même les mouches se reposent ce matin. J’irai cet après-midi entre les gens, mais pas à Paris. Je resterai à Argenteuil.

Au-dessus ma tête les oiseaux se parlent.

J’irai acheter un bouteille de Porto pour remercier l’ouvrier qui a redressé gratuitement l’aile de ma voiture. En plus, il m’a démontré qu’elle n’était pas raillé, c’était juste un peu de peinture de portail qu’on peut enlever, je le déjà enlevé en frottant avec essence. Sans paraître « comme neuf », la voiture paraît « respectable » de nouveau. Je ne suis pas neuve non plus. « Ce n’est pas grave », comme dit souvent Gabrielle, mais je n’aime plus mon visage reflété par le miroir. C’est pourtant naturel de guérir plus lentement d’une déception (auto ?) sur ce qu’on croyait « l’amour de sa vie ».

Sandou l’a été aussi. Et avec lui aussi, je savais dès le début qu’il n’était pas bon pour moi, pas fait pour moi. Des années et des caresses plus tard, j’étais emporté par mes émotions qui ont décidé la raison que « ça ira ». Ça alla, couchis coucha, pendant quelques années. Longtemps, Sandou avait été un fort bon amant.

François ? Au début, je me suis dit 'déjà deux mois et cela le vaut'. La première année, les premiers sept mois plutôt, étaient pure passion de deux côtés. Amour fou? mais pas aveugle. La quatrième année, première de notre mariage, on se disait déjà que cela durera. Il m’avait promis deux ans comme notre garantie télé et cinq ans plus tard, malgré toutes les difficultés, on se disait encore 'c’est mieux qu’au début'.

Les souvenirs du mauvais moments me mettent mal à l’aise et me rappeler de bons temps me rend triste. Quinze ans sont longs, ils étaient pleins, comment les éloigner?

Je réussis, puis il suffit d’un truc pour faire revivre d’anciens moments et mettre une lourdeur dans mon cœur. Bon, je me replonge dans mon livre.

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