1 mars 2004

Enfin, 84 kg ! Quand arriverais-je à 74 ?

(2008 : je ne savais pas encore que je devrais attendre quatre ans !)

Hier j’étais trop fatiguée, ou lasse, pour nager plus de 400 mètres, mais je marche plus facilement et rapidement, et surtout, mon visage ovale et non plus rond est ressortie du graisse. Je me reconnais de nouveau.

Je laisse pousser mes cheveux argentés, juste quelques traces de blond reste ici ou là. Michel m’a fait une photo sans me flatter qui m’a pourtant enchantée : quels yeux chauds en le regardant ! Les petits poils sur la barbe, visibles en photo, je les ai arraché aussitôt arrivée à la maison, j’espère que mon front rouge ici ou là sera guéri par le nouveau dermato recommandé par l’ophtalmo.

J’ai des nouveau lunettes, plus forts, auxquelles je dois m’habituer : ils demandent lire de plus près, sinon, comme maintenant, l’écriture parait un peu flou.

Encore quelques jours, Tunisie ! Voyage !

Sinon, je me « cultive » et lis sur des appareils photo numériques : ils ont fait des progrès fantastiques depuis trois ans. La précision est ses possibilités ont augmenté et les prix baissés. Je vais me laisser tenter, mais d’abord, il faut être sûr ce que je veux. Déjà, je sais qu’une bonne objectif optique est important. Peut-être, cette fois-ci c’est moi qui imiterai Michel achetant celui Sony avec objectif Zeiss. Je ne regrette pas n’avoir acheté avant mon départ, en hâte. Enfin, j’espère je ne regretterai pas en revenant de Tunis. De toute façon, je n’achèterais pas de sitôt une autre, donc mieux vaut bien réfléchir avant.

16 II 2004

Je viens de me rendre compte que:

1. L'école Polytechnique ne m'a jamais avertie que j'étais exclue en écrit. Il a fallu que j'y vais regarder quel jour mon examen pour soutenir mon diplôme était programmé et constater que mon nom ne figurait pas sur aucun liste. C'est alors que finalement la secrétaire me dit: "Vous étiez exclue" et encore, après des nombreuse hésitations "comme ennemi du peuple."

2. On ne m'a pas donné de papier, ni averti. Seulement des années plus tard, difficilement, ai-je obtenu un certificat des années et matières et notes, et même là, on n'a ajouté qu'à la fin "mais elle n'a pas passé l'examen final et pas obtenu le diplôme" et cela sans justification de la cause.

3. Pour le travail, pareil. Les papiers de "cadre" me suivant de travail au travail que d'essais d'obtenir étaient secrets, on ne me l'a donné ou montré, mais c'étaient rédigés de façon qu'aucun chef d'entreprise d'état ou même coopératif n'aura pas osé me garder chez lui. "Je risque me faire éjecter, moi."

D'ailleurs, papa n'a pas eu non plus de papier pour ses sept mois qu'il était enfermé. Ni pendant qu'il était dans les caves de la Securitate, ni après lors séjour au prison. Au prison, comme il n'était pas là officiellement, ils n'avaient pas sa portion de repas comme pour les autres, les voleurs, et on lui donna un peu "pris des autres". Il m'avait raconté par la suite que jamais il n'eut autant faim que là. Même pas à l'internat, pendant le lycée, et pourtant ils n'étaient pas bien nourris là et les autres garçons avaient des saucisses apportés souvent par leur parents. Son père n'était pas "riche paysan", en plus, habitait loin, il voulu en plus que son fils apprend la dure vie. Il n'était pas tout à fait d'accord avec sa femme qui insistait à pousser son fils ainé, mon père, à faire des études.

Papa disparu tout simplement, au milieu d'un nuit, emporté par des gens sans uniforme et sans qu'ils nous montrent leur papiers. Mais ils avaient des armes. Ne nous disant non plus où va-t-on l'emporter. Plus tard, ne répondant pas à la question de maman "où est-il?" vit-il encore?

La première signe de vie nous l'avons eu six mois plus tard quand un type est venu demander un rechange de vêtements (pour le présenter devant un juge comme nous ne l'avons appris que plus tard), sans explications, et, de nouveau, sans nous dire où il était ni pourquoi on le détenait. Nous ne savions même pas si quelqu'un ne s'était pas décidé tout simplement de voler, soutirer des vêtements.

A ce moment-là, en Roumanie communiste, un simple paire de chaussures valaient déjà une mois de salaire.

Tout ce passait "sans traces".

Sinon, les traces dans l'âme, les traces sur les corps torturés, la santé et les nerf détruits. Et autrefois, même les vies humaines.

Au Canal de Delta de Danube, spécial pour destruction des vies humaines, on les enterrait dans la boue, certains sont revenus mais la plupart ont disparus à jamais. On y avait emporté là un connaissance d'origine allemand, szàsz, arrêté parce qu'il gênait un voisin. Il avait réussi par ruse, courageusement, envoyer une carte postale à sa femme, c'est ainsi qu'elle était venue dans la capitale, Bucarest, eux ils habitaient au village sous les Carpathes, pour intervenir, demandant de l'aide à ses anciens amis.

Anciens amis?

Qui osait bouger le petit doigt pour un disparu, condamné ou non?

Je me souviens que papa avait finalement réussi apprendre où il était, même lui n'avait pas réussi à faire davantage. Je me souviens, des reproches et amertume de cette épouse, soucieuse de son mari et de sa santé déjà pas trop bonne.

Je crois que finalement, elle avait réussi qu'on le met dans une autre équipe (plus ou moins dur?)

Autour de nous aussi, papa disparu, l'air c'était fait rare. Les peu des gens curageux ne nous ayant pas abandonné était d'autant plus précieux. Un copain de papa de Kolozsvàr (Cluj), quelques femmes des gens disparus en même temps que papa.

Mon exclusion du mouvement de jeunesse à cause de la disparition de papa s'était aussi passé sans papiers, mais en grand réunion de condamnation: on a trouvé des fautes fausses à me reprocher, on m'a demandé de faire un autocritique sur le champ et aussitôt "voté" mon exclusion par main levé.

Gare à celui ne levant pas la main, gare à celui n'applaudissant pas, ne criant pas des slogans lancés, n'allant pas manifester, etc.

Toujours le 15 février

Michel dit que je mets trop des verbes les uns après les autres. Pourtant on dit qu'un verbe fait une phrase; qu'il parle. A quoi sert quelquefois d'ajouter des sujets et d'adjectifs? Les verbes, une après l'autre se comprennent.

J'ai aussi marché 45 minutes et acheté neuf livres avec le prix d'un seul livre de poche aux puces du marché d'Argenteuil.

Récits gothiques. La vacance Romaine. Les carnets de Major Thomson. Un suspense de Simonin et un de Agatha Christy. Un Baron, imitation d'Arsin Lupin. Et encore?

La courte échelle, de Noëlle Châtelet, Un Konsalik avec trois récits et un Le Breton. Presque tous parus autour de 1960.

Continuation

Aujourd'hui j'ai nagé 600 mètres. Après 300 prête à abandonner, je me suis dit "encore cent Julie et ensuite c'était de plus en plus facile: il suffisait de passer le cap dur. Dans la vie aussi. Ne pas abandonner. Serrer les dents et continuer.

15. II dimanche

S. vient m'appeler. Elle aura bientôt un arrière-petit-enfant. Elle a 77 ans. Je ne sais pas pourquoi, je la croyais plus âgée.

Elle vient me raconter que son fils Don a divorcé de Dana deux ans après leur mariage à cause de Vasile, mon beau frère, ayant raconté à elle (S) puis aussi à son fils Don, sur la liaison entre Dona et Sandou. Pourquoi la famille s'est-il mêlé? Pourquoi s'est-il laissé influencer? La liaison a-t-elle continuée une fois mariée? Dana est mort avant atteindre ses 36 ans!

"Belle est gentille" me dit elle maintenant, et "nettement meilleure que sa deuxième femme, qui a divorcée, elle de lui." Ainsi va la vie. Entre autres, c'est elle qui a poussé son fils divorcer de sa première femme disant qu'elle était un putain.

Tout ses souvenirs, ses nouvelles, m'ont encore bouleversés.

Vasile a-t-il cru qu'il pourrait rafistoler notre famille? (En séparant son beau frère, mon mari dont je divorçais à l'époque de sa maitresse) Et ensuite, pourquoi Dana et Sandou ne se sont pas mariés, une fois libres tous les deux? Se sont-ils encore rencontrés? Qui sait...

Est-ce que la futur arrière grand mère sait pourquoi je n'aime pas son autre fils? Qui a failli me prendre de force? Avant, je le considérais comme un fils pourtant. Bon, passons.

(continue demain)

10 février, mardi

Bien sûr, le faux printemps, vrai espoir, n'a pas duré: cette nuit la température est tombée au dessous de zéro, le givre a recouverte mon gazon et le pare-bris de la voiture. Qu'arrivera aux fleurs ayant cru que le printemps était là? Une jonquille a rejoint les crocus et les autres poussent aussi, même les jacinthes ont sorti leur nez de la terre, sans toutefois fleurir encore.

L'espoir de court duré, cette fois. Il ne faut croire trop vite. Je n'y ai pas cru. J'espérais pourtant.

8 février 2004

Hier Stephanie m'a appelé d'Israel, ce qu'elle ne fait jamais, même de France: c'est moi qui appelle. Elle avait peur que quelque chose m'était arrivée. J'espère que cela n'était pas un pressentiment, comme avant que Jean tombe avec son embolie.

Elle m'a dit que ces jours-ci, toutes les mères entendent de leur fils "ne te mêle pas dans l'éducation de mes enfants." J'ai répondu que nous n'aurions osé dire pareil à notre mère et belle mère. Elle me répond: nous n'aurions même pas pensé.

Je suis moins sûre de "pensée" à travers des générations, des conflits de point de vue ont dû toujours exister. Et les vieilles femmes n'ont pas toujours étaient respectés, écoutés, suivies. Peut-être davantage craintes. Et encore, cela a dû dépendre...

Je je sais rien de maman, elle n'a pas vécu l'arrivé de ses petits enfants, mais j'ai respecté ma belle-mère.

Depuis la conversation avec Stéphanie, je me sens enfin mieux. Les amis de New York de Slava arrivent le douze, Stéphanie le 23 février. Les vacances scolaires commencent le 15. Je ne vois comment puis-je partir avant.

Mes petits enfants ont regardés fascinés la Casse Noisette que je leur ai offerte, et se sont couchés comme des petites anges hier soir. Au moins sur eux, j'ai de plus en plus d'autorité tranquille. Nous nous entendons de mieux en mieux, s'écoutant et essayant satisfaire, tant qu'on peut. Négociant.

Sans avoir trop envie de sortir, je vais nager maintenant. Dimanche, la piscine ouvre à huit le matin.

7/02/04

Un petit dépression, ça passera. Je mange trop depuis deux jours. Même les demi tranquillisants ne m'aident plus. Je le sens dans tout mon corps.

Finalement, je n'irai pas à la réunion de Paris. Je lis. J'irai nager. Je ne suis plus allée depuis dimanche.

Rien ne parait plus aller, pas seulement autour de moi, mais ma fille vient m'appeler: ils ne viendront pas cette année comme c'était prévu. Menace des terroristes sur les avions, les cauchemars de Thomas, les ont décidé à le mettre pour une autre fois. Elle m'a proposé de payer mon voyage - si je veux être avec eux pour mes 70-ème anniversaire. Pourtant, les enfants étaient excités à l'idée de venir avec moi, chez moi, un à la fois "comme autrefois, chez eux j'allais me promener avec un à la fois." Et HM n'a pas donné une date à une prochaine rencontre. Et MB a préféré que je viens, moi chez eux, lundi. Et... tout cela ne justifie pas, ni le fait qu'il n'y a pas de l'encre photo jaune à Argenteuil et je ne peux pas imprimer pour le moment en couleur.

J'ai envie de sauter dehors ma peau. Jeudi, j'ai marché une heure et demie, mais hier je n'ai pas bougé, autre qu'aller chercher les enfants à la place de mon fils. Ils ont bien mangé chez moi. "Non, pas ça le soir!" "Non, c'est trop." etc.

J'ai envie d'aller quelque part.
Voyager.
Partir où?
Ma 70e année doit être mémorable.

Mais j'ai seulement envie de manger, manger et lire - et me cacher sous l'édredon.

Peut-être, j'irai voir ma tante. Je pensais aussi à Seville, à Madrid, au Maroc, ou tout autre lieu où il fait beau, tiède. Changer des idées. Prendre un bol d'air. Comme il y a deux ans, le voyage à Amsterdam: m'a faut du bien. Aller à Cork? Il doit faire froid là, maintenant. A Londres aussi. Peut-être, j'irai à la gare ou l'aéroport et prendrai un train ou un avion sans préparation. Avec très peu des bagages et le carte Visa. Juste quelques euros à échanger.

Rêver.
Découvrir.

J'aurais dû aller à la réunion, entre gens, et même cela ne j'ai pas eu le courage. A la place, je rêve aux voyages.

Ici, on peut se débrouiller une ou deux semaines sans moi. Volens, nolens. Comme ils m'ont affirmé, c'est eux les parents, je suis seulement grand-mère.

Attends un peu pour que le médicament fait son effet. Ai-je simplement attrapé le virus de ma petite fille? Je tremble, frissonne, comme elle, mais je n'ai pas du fièvre. Hier, j'ai eu trop chaude, puis trop froide.

4 février 2004

La semaine dernière la neige recouvrai mon gazon et il gelait tellement qu'un jour j'avais peur de conduire sur le verlas et mon fils est venu me chercher pour que je puisse être avec Gaby fièvreuse. Depuis trois jours, le termomètre oscile entre 14 et 17 degrés à l'ombre, dans mon jardin.

Un dégel. Un faux printemps. Faux?

Les crocus bleus lilas et jaunes de mon petit jardon ont sorti leur tête.

Un dégel? Vrai? J'espère que cela est général.

Et pour moi? Qu'appportera ce printemps?

Je dois sortir, bouger davantage. Dimanche, j'ai nagé 600 mètres, c'est bien, mais trop sporadique et ni hier ni avant hier je n'ai pas marché assez longtemps.

J'ai lu deux bons livres, j'ai travaillé. Le tout, surtout assise. Et léché mes blessures. () Reproches, que je fais trop d'observations de l'éducation de mes petits enfants. Que j'en ai fait trop la semaine que je me suis occupée de ma petite fille. Je n'ai eu avec moi aucun tranquilisant, et sur le moment, une fureur m'a envahi. Ensuite, nous avons mangé de la crêpe en famille. Arrivée à la maison, j'ai pris de mepromate et j'ai réussi à m'endormir. Depuis, je me sens épuisée.

Fatiguée de quoi? De ma fureur passée? Des nuits mal dormis? Je ne crois pas qu'elle est dû aux métres nagés, tranquillement. Je suis sortie, malgré tout pour admirer mes crocus, de quatre, maintenant déjà douze! et aussi découvrir celles de mes voisins de numéro 18, et même, acheter quelques fruits pour m'obliger d'aller plus loin.

Madame Filipetto est revenue de sa soeur en mauvais état, fatiguée et grossie. Hier, c'était l'anniversaire de l'enterrement de son fils et la semaine prochaine ils signeront la vent de sa maison; Il y a juste un an et cela me parait si loin! Elle est venu chez moi, n'arrive plus à téléphoner seule de chez elle, puis je suis allée la visiter et boire un café et finalement, acceptée qu'elle m'offre un tranche de pain.

"Je ne crois pas que je passerai l'année" était encore moins déchirant que "Je n'ai pas eu de poupée dans mon enfance, pourtant, ma maraine m'en avait offerte une très belle avec une jolie robe et des cheuveux et les yeux s'ouvrant et se fermant. Mais ma mère avait peur que je l'abîme et l'a mise de côté. Ensuite, elle l'a offerte à la fille d'une cousine." Quelle douleur et nostalgie sortant après plus de 80 années!

"Je n'ai plus aucun papier, ma soeur a tout prise. Elle arrache aussi les timbres. Pris le termomètre que j'avais sur le mur." Puis elle ajouta: "vrai, je n'arrive plus à lire". C'est pour cela que sa soeur a pris aussi son chequier et ne lui laisse plus que le minimum d'argent? C'est presque comme dans la pièce "Jeux des dames" où la femme des oeuvres portait du poireaux chez les vieux et leur prenait les sous "pour qu'ils ne le dépensent pas aux sucreries, mauvais pour eux.

Ne pas avoir le droit à jouer avec la seule poupée qu'elle avait jamais reçu, serait au passé, mais il y a trois ans j'ai eu des enfants me racontant que leur mère cacha le livre reçu au dessus l'armoire pour qu'ils ne le salissent pas, ne le déchirent pas. Ils ne pouvaient non plus le feuilleter, le regarder comme font mes petits enfants. Et cela se passaient dans le banlieu parisien, dans le présent et non pas dans les montagnes près de la frontière entre la France et l'Italie, il y a 90 ans.

Mes enfants éduquent bien leurs enfants, et j'ai vraiment peu des choses "à dire", mais se voir interdire d'aérer ce qui est en nous, ce qui nous pèse est fatiguant. Se sentir, comme une des victimes de la guerre. Est-ce la raison de ma fatigue, maintenant? Ou le rencontre avec MH et ma discussion avec lui? Espérences décus? Qu'avais-je espéré? Quelqu'un d'autre avec qui discuter, échanger. De temps en temps, sortir de mon trou.

Bon, je me mets à lire la suite de "TOI", plus je lis, plus je déteste son auteur. Comme une autobiographie, écrite pour accuser l'autre peut être revelateur!

Que dit mon journal de moi?

Poèmes, traductions

J'ai acheté hier Adi Entrö, des vers hongrois et vis à vis des traductions français. Il est un des poètes hongrois le plus difficile à traduire, tout ou presque est dans les sons chez lui.

Oui, ça sonne merveilleusement bien en Hongrois, mais quelle tristesse, pessimisme et spleen!

Il écrivait à Paris, auto exilé, enfuis pour se rapprocher de sa maîtresse mariée. "Sa muse, Léda". A qui, d'après ses propres dire, n'était même pas fidèle. Sauf, dans l'esprit.

Ses vers-ci, maman l'avait cité tant de fois, pensant que c'était dites de son mari.

"Csokjaimat szedtem, vettem,
Hiven sohase szerettem.

Ha esküdtem s majd meghaltam:
Legjobb asszonyom megcsaltam."

En traduction rapide:
Mes baisers, je les cueillais, jetais,
Je n'ai jamais fidèlement aimé.
Quand j'ai fait des serments prête à mourir,
Ma meilleure femme je l'ai trompé.

et puis aussi:
Quand j'offris mon corps et âme
Je cherchais mais rien trouvé

Mes baisers j'ai cueillais, achetais,
Fidèlement, jamais aimé.

Et encore:
Mots chauds, baisers hasardeux
Et des instants
Pour lesquels vivre valait
Tant que je suis
Souvenez-vous de moi.

Sonne horrible en français, pourtant en hongrois...
"De, jaj, nem tudok igy maradni,
Szeretném magam megmutatni,
Hogy làtva làssanak,
Hogy làtva làssanak."
(technique de l'incantation?)
"Mais hélas, je ne peux rester ainsi,
Je voudrais me montrer,
Pour qu'on me voit
Pour qu'on me VOIT"
ou alors
"Hélas, je ne sais pas rester lointain,
Je voudrais tellement me montrer,
Pour qu'on me voit vraiment
Pour qu'on me voit vraiment"

Traduit par Armand Robin ainsi:
"Hélas, je ne sais pas ainsi rester,
J'ai envie que mon être soi manifesté,
Pour que me voit que voit
Que me voit que voit."
Encore pire, d'après moi.

Puis il dit quelque part: tout vient de là, j'aimerai qu'on m'aime, Pàskàndi Geza au dû s'en inspirer, il avait ajouté en plus "j'aimerai qu'on m'aime comme m'a mère m'aimait"

"Je sais déjà, juste ces vingt quatre heures,
Après aujourd'hui, pire ne m'arrivera pas
Mais le maintenant s'allonge de plus en plus"

"Bien que blanche comme neige
Je me soulerai, je te salirai
Vainement tu me tente virginale.

Je t'ordonnerai devant moi
Ton ombre de blanc drapé
De mon âme je te réveillerai

En vain flotteras-tu tremblant, peureuse
Je t'éclabousserai avec mon encre
Avec sang, avec des larmes et l'amertume.

Tu trembles vainement, vainement:
Je te tacherai de soupçons et d'accusations,
Te flagellerai avec furieux ortilles.

Puis dans l'air flottant triste et amourseuse
Je rirai de ton ombre vagabondant
Je soufflerai vers elle: va-t-en, je te renvois."
(ma traduction)

Continuation, sur autre sujet

J'ai donné le Derrière le Rideau de Fer à corriger à Marie, en plus de revoir le texte, elle fera une introduction et m'aidera à la faire publier. Peut-être, cette fois... Inch Alah. Il est plus ronde avec les ajouts qu'il y a huit ans et plus corrigé, plus authentique aussi ainsi.
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Rendre 400 prisoniers à la place de 4 cadavres, probablement suppliciés, est-ce bien? Mais il y a un homme d'affaires ou colonel aussi, lui, bien vivant. Enfin. Ils devaient savoir ce qu'ils font. Domage que Rabin ne soit plus là, la paix revenue. Sharon fait plein des bêtises, hélas.
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Il a neigé cette nuit, mon jardin est couverte et tout blanc.

Je passerai aujourd'hui avec ma petite fille, encore fiévreuse malheureusement. Elle était hier toute la journée dans une légère robe de princesse et sans pull: moi j'avais froid même avec mon pull au col roulé. () Je ne suis que la grande mère, des cinq.

Ma fille ne m'a pas appelé, ai-je écrit dans ma réponse quelque chose la heurtant? Ou alors, elle me répondra, elle aussi par écrit? C'est quand même autre chose que les email ou la voix qui chauffe le coeur, puis s'envole.

Il n'est pas encore six et demi de matin. Comment irais-je chez eux ce matin? A pieds dans le neige glissant? S'il ne glissait plus, ça ira. Je n'ai pas envie de ma lancer en voiture.

J'ai envie de quelques jours de dépaysament, des vacances. Ils ont besoin de moi ici, mais peut-être une semaine ils peuvent s'arranger. Et moi, avec une bouffée d'air, quelque chose de nouveau, je me renouvellerai.

Où aller?

Seville? Batyam? Maroc?

Pas à la neige, mais trop de soleil me fait mal aussi. Pas à Nice non plus. A Capri ou à Naples? Quel est le point le plus Sud de la Communauté Européenne? Ou alors dans une île, une ancienne colonie française? Visiter une musée? Me plonger dans une bibliothèque?

Non, il me faudra un peu plus de l'air. San Francisco, San Diego son trop loin, les îles aussi, je ne veux passer mon temps en avion ou à m'habituer à une grande différence de temps. Mais une ville, un lieu où c'est le printemps.

J'aime l'hiver, mais je ne suis plus préparée: mon manteau chaud d'hiver s'est désintegré, je n'ai plus des bottes ni des gants. Mes os sont fragiles, je crains de glisser, tomber, les casser ou fracturer.

28 janvier 2004

Il y a 38 ans, à l'hôpital de Ham, naissait un petit bout de choux, devenu rapidement tout jaune et ayant des cheveux abondants - noirs! J'étais contente: le seul bébé ayant la jaunisse, on ne pouvait pas le confondre. Le lendemain, on le mit près de moi dans un petit berceaux transparent.

Les cheveux noirs hirsutes tombés, la jaunisse passé, après une courte période chauve, un bébé rose avec des cheveux tout blonds est paru, contant du monde et de sa maman. Après seulement trois semaines, il dormait toute la nuit, ayant autant de lait maternelle qu'il souhaitait à chaque fois.

Une fois, très peu, il se rattrapait la prochaine fois, je ne le faisais attendre les trois ou quatre heures formelles. Peut-être que c'est depuis ce moment-là que dure notre bon entente...

Depuis lors, son père n'avait plus dormi (je ne parle pas de faire sexe) avec moi, en me disant: il me réveille le nuit et moi j'ai besoin de mon sommeil, et il déménagea dans le salon. Il n'est pas revenu, dormir près de moi, même quand un peu grandi, j'ai déplacé mon fils pour la nuit dans la chambre de ma fille, en haut. Comme c'était juste au dessus de la chambre à coucher, s'il pleurait, j'entendais. Il n'a pas pleuré longtemps, ni souvent. (2007 ajout: Ma fille, récemment, m'a dit d'avoir des souvenirs contraires, elle avait 4 ans et demi à l'époque.) Avec le deuxième enfant j'étais plus détendue, plus sûre de moi et je ne me laissas plus diriger par Sandou, mais par mon propre instinct.

Il y a 38 ans. Comme le temps passe!

fin 26 janvier 2004

Julie, écoute davantage tes petits enfants! Hier, je me suis rendu compte à temps, que j'avais envoyé David, la deuxième fois qu'il était revenu, au lit, sans sa sucette qu'il avait laissé au bord de la baignoire. Tous les deux! Pouvais-je savoir? J'aurais dû aller lui demander plus rapidement pourquoi il pleurait. Ce qui m'étonne en réalité, c'est quand ils m'obéissent.

Je les aime tant! même si des fois je ne suis pas assez patiente ou assez à leur écoute.

Hier soir, je leur avait laissé une demie heure de plus à jouer avec le Macintosh, dessiner avec Kid Pix: ils n'étaient pas fatigués et ils étaient tellement enchantés avec leur dessin! Chacun, pour sa tranche d'âge, devient plus adroit.

Ensuite, je considérais "assez". Gabrielle s'est endormie aussitôt, comme elle ne dort plus à l'école maternelle, mais David non. La prochaine fois, Julie, tu auras plus de patience, tu prêteras l'oreille plus attentif.

Sur mensonges et vérités

C'est d'un livre (ou était-ce un article d'un magazine?) que j'ai appris la bonne méthode à bien inventer, fabuler, mentir. La même que pour écrire crédiblement de la fiction: ajouter au mensonge des vrais petits détails.

En plus, de moi, les gens ne s'attendent pas "à ça", ce qui facilite la tâche - quand il devient vraiment nécessaire à l'utiliser.

Ma première grande mensonge, savamment construite (mensonge ou déception?) était envers mes parents, mais surtout à cause de papa, à mes 25 ans pour me permettre passer des vacances avec mon premier amant, Sandou, à la compagne. Dix merveilleuses journées (et nuits). Papa s'est laissé borner complètement. A maman, le lendemain de mon retour, j'ai avoué. Tout. Les vacances, mais aussi nos amours. Elle, après seulement quelques heures de choc pour digérer que sa petite fille est devenu femme, m'a compris et accepté. "Mais surtout ne dis rien à Pista!" Il n'avait rien sû sur nos vacances.

Sandou avait à l'époque 26 ans et moi 25, pourtant nous nous sentions comme de 15 et 16 ans, en famille on nous traitait encore comme telle.

La vie à sauver était la mienne après qu'on m'avait interdit d'obtenir mon diplôme et de travailler, comme chercheur, mais même comme main d'oeuvre, tout en ne sachant pas quand, si jamais, on nous donnerait le droit de sortir du pays.

Le prochaine mensonge construit, grand, était envers ma tante qui m'avait trahi, de amie elle était devenue ennemi. Elle faisait semblant de continuer à m'aimer et moi, j'ai fais semblant à être toujours l'amie qui se confie. Le lui mentis, juste après le décès de papa. Elle aussi, a tout avalée et bien sûr, comme je le pensais, tout raconté aux autres, ce que je voulais d'ailleurs. On m'a regardé dédaigneusement à l'enterrement, à la place de méfiance.

Moi, qui disais toujours tout ouvertement...

Bien sûr, quand votre entourage vous connaît honnête, sans ruse, cela aide à crédibiliser la mensonge. La grande, la nécessaire comme l'air.

Je n'ai pas menti (souvent) dans mon journal, c'est surtout que certaines choses je n'ai pas dit. Souvent, c'était trop lourd pour en parler plus qu'avec un mot que mon alter-ego comprenait bien. Autrefois, je ne voulais savoir moi-même, comme avec Paul, longtemps. Ou alors, ne voulant que maman, Sandou voient ce que j'écrirai, c'était surtout par omission. Ou pire, la Securitate en Roumanie ou même les SS hongrois ou allemands pendant la guerre.

J'ai trouvé affreux qu'on a pu confisquer les journaux intimes de madame Tiberi en France, marcher à pieds ainsi sur ses pensés intimes. Je n'aurais cru jusqu'alors que même ici!

Qu'on confisque et lit un livre imprimé pour accuser l'auteur c'est déjà affreux, mais les cahiers intimes!

Touiller dans les pensées écrits pour soi!

Si jamais je "me confie" sur des choses que je considère, moi, intimes, vraiment secrets, il sera en fiction et tiré de cheveux, exagéré, déformé, dramatisé - comme il sied à la fiction. Ici, un léger allusion suffit à moi, réveillant le reste. Quand je sens l'envie. Sinon, même pas cela.

En fiction, un grain de vérité et des détails fausses ou vraies, mais vraisemblables et on se demande ensuite: et maintenant? que va-t-il ou elle faire, penser? et le récit se déroule devant soi, on le laisse venir.

En non-fiction, on tâche se tenir à plus près du réelle, mais il y a tellement des facettes dans une vie! Même si on décrit ce qu'on fait (c'est rare) heure à heure, et les pensés? et les sentiments? et les contradictions? et ce que l'inconscient nous cache sur le moment?

Je n'ai pas osé mettre le nom de Elena Ceusescu dans mes journaux, jusque après son exécution. Ignoble, mais justifié d'après moi. Mensonge? Pour sauver ma vie? Je la ressentie comme telle: mieux vaut ne pas en parler. Dans le temps, j'avais commencé une fiction pour en parler, mais même cela je n'ai pas réussi à la continuer. Je la considérais, et je suis convaincue avec raison, elle et ses amis, son entourage, dangereux. Plus que les nazis, elle était méchante et se vengeant de moindre tort perçu. Dangereuse.

Qu'avais-je pensé de ce simulacre de procès qu'on nous avait transmis, des bouts, à la télévision? C'était un simulacre, mais nécessaire dans la situation dangereuse et volatile, ce fut bien sûr encore plus utile surtout pour ceux qui voulaient prendre sa place. Après leur execution, j'ai commencé à me sentir libérée.

Avec précaution, mais je pouvais enfin en parler de ce qui m'était arrivé à cause d'elle, sans me faire écraser, comme par hasard, par une voiture. Ca, c'était une des spécialités des roumains à l'époque communiste.

D'ailleurs, il ne faut pas en écraser des centaines pour qu'on le sache, en tient compte, et, si c'est suffisant, ferme sa bouche (et plume).

Mensonge par omission: sauver sa vie.

En lisant l'autobiographie "TOI" de cette femme amère, se révélant de plus en plus désagréable, je me rends compte que trop et trop - pour le lecteur. Et si j'ai envie d'écrire de certaines choses, je peux en forme de fiction qu'on le lise ou non, dans lequel on fait l'inverse: on peut noyer les vérités, les détails vraies, dans l'invention.

Si je crois que certaines actions ou événements passés peuvent servir comme leçon à un autre, à d'autres, j'ai qu'à les décrire dans un contexte qui parait naturelle. Peut-être, un jour j'écrirai ce roman d'épouvante ou policière auquel je songe depuis une dizaine d'années. Sinon, cela vaut dire que ce n'est pas aussi important pour moi, d'en parler de ce période-là de mon existence.

26 janvier 2004

Bientôt, l'anniversaire de Ionel. Il travaille, il rend chaque jour plus agréable son logement, il découvre qu'il aime les salades, il marche, il rencontre les gens.

Gens? Dit-on "gens" ou "autres" ou personnes?

A la maison, je n'ai pas de télé et j'écoute rarement le radio. Dans la voiture, oui, je m'instruis tout en conduisant, écoute les nouvelles et de la musique, de la culture, un peu de tout. En revenant à la maison de Paris, j'ai entendu les propos d'un écrivain (femme) ayant écrit, entre autres, un livre pour les enfants sur la "mensonge".

On apprend aux enfants à ne pas mentir, disait-elle, mais la mensonge est nécessaire, il peut sauver des vies.

Sauver la vie. Mensonge.

Faux identités. Nazis, juifs, la guerre.

Dès le début de mon journal, commencé sous les obus russes, sous péril nazi, j'avais hésité en énumérant ceux entassés côte à côte dans la cave où nous vivions. Puis j'y ai mis nos noms d'emprunt "mentant". Contribuant ainsi à ne pas mettre en péril nos vies si on lisait ce que j'y avais mise.
- Mais nous sommes Calvinistes, maman!
- Oui, mais grand-mère et sa mère ne le sont pas. Il suffit d'avoir un seul grand parent juif pour en être considéré...
- Oh.
Je savais que grand-mère était juive, elle allumait chaque vendredi soir une candélabre "au souvenir des morts chéris" me disait-elle. Je savais que Mamie, la grand-mère de maman était juive, elle mangeait "cacher" ou essayait au moins. Comme elle ne voyait plus depuis longtemps, plus de dix-huit ans, quelquefois ceux autour d'elle trichaient, puisqu'elle était la seule à tenir à cela. Mais je savais qu'elles étaient merveilleuses. A cause d'elles, me disais-je, nous devons mentir, alors, d'accord.

Non, je ne considérais même pas le changement de nos noms comme mensonge, au début de cette longue année-là, c'était comme un jeu pour moi. Avoir un autre nom, surtout un prénom différent était plus difficile pour papa et maman. Moi, je les appelais comme toujours "papa, maman" c'était eux qui devait s'habituer à ne plus me dire "Julika".

A la longue, je ne m'amusais plus. Il y avait pleines des choses qu'on ne devait pas faire, dire, et je restais à la maison à ne pas sortir plus loin que le pas de porte. D'accord, maman m'avait offert de bons livres, Kaestner et Jack London. Lus et relus.

Mentir, ruser, peut sauver la vie. Quelquefois, même étant ouverte, franc, c'est nécessaire. Comme l'eau et l'air.

Ce n'est pas facile à mentir quand on n'est pas Paul, qui en raffolait en fabulations et ne vivait que par cela, surtout pour se gonfler d'importance, ou Karmandi pour gagner plus et payer moins, ou même rien du tout. Ce n'est pas facile quand par caractère ou éducation on aime plutôt la franchise, le franc parler, trop, quelquefois manquant de tact. Ou être considérée naïve, pouvant être facilement trompée, en croyant à l'honnêteté et hélas, boniments, de l'autre.

C'est un livre - a continuer

21 janvier 2004

J'espérais vivre jusqu'à la fin du siècle, en 1950, je n'avais jamais pensé à l'après. Cette date de 2004 me parait d'ailleurs très curieuse toujours. Bon, essayons ne pas réveiller les fantômes de chiffre 4: autre que le 1944, les autres années avec quatre ne m'ont apporté aucun chose spéciale et de toute façon je ne serais plus là en 2044.

Bien, oublie tout cela! Un jour, ça viendra, si tu as de la chance, subitement. Profite, d'ici-là.

Slava m'a appelée pour me demander à lire l'autobiographie de 400 pages "TOI" d'une femme d'origine polonaise. C'est vraiment intéressant comment par une phrase, des fois juste un adjectif, quelqu'un se révèle à travers son écriture.

Je ne suis pour le moment qu'à la page 70, mais je vois une être remplie de fiel, quelqu'un à éviter à tout prix. Bien que, dans certaines circonstances extérieures, elle parait me ressembler. Horrible! "Parait ressembler"? (J'avais écrit semble ressembler au début).

Elle s'est mariée, aimé, quelqu'un d'un autre classe et éducation qu'elle même. Elle aime voyager. Peut-être, la ressemblance s'arrête là. Elle est volage, avide de se trouver avec des célébrités et même prête à coucher à cause de cela. Elle accuse son mari à travailler trop et économiser l'argent et ne pas prendre assez des vacances, ensuite elle reproche à son amant de ne pas économiser, de prendre trop des vacances. Curieuse personnage. Mais ne sommes nous tous pleins de contradictions?

Ce livre écrit pour "survivre et accuser", en réalité, jusque maintenant au moins, devient davantage une auto accusation involontaire. J'espère, le mien, ne deviendra aussi amer à aucun moment. Il faudrait me relire, voir, analyser. Non pas pour cacher comme je suis et ce que je pense, mais si je devenais amère, pédaler à l'envers ou plutôt, comme disait mon amie Stéphanie "entrer sous la douche et laver toute la saleté de moi" pour courir de nouveau en avant sans tout ce poids.

J'ai déjà découverte pleines des choses que je dois à Sandou, en réalité à François aussi: j'ai appris grâce à nos différences beaucoup sur moi même. Nous avons fait des belles promenades. j'ai découverte Shuman et l'orgue, j'ai créé ou (co) une belle enseignement universitaire.

Dans les deux cas, j'ai aimé.

C'est bien d'aimer, d'avoir le plaisir de l'autre, près de soi. Le voir, le sentir, l'écouter. Se croire aimée et appréciée. Partager.

Aujourd'hui, je vais nager et marcher. Cette année, je dois maigrir, devenir plus saine. Mettre "ailleurs" une copie des journaux corrigés. Où? peut-être, les envoyer à Agnes. A Radu ou Alina au moins. Sur un CD ou DVD?

Hier, j'ai mis enfin un peu de temps à faire le ménage: le tapis persan pourpre est redevenu beau, le chemin avec carreaux devant la maison n'est plus glissant et tout la vaisselle est lavé, l'évier vide. Mais hier soir j'ai mangé une portion de riz en trop chez Ionel, avec eux. Je suis restée jusque deux heures et demi. De nuit, de matin?

J'admire le comportement de mon fils, je peux être rassurée, il saura se relever des coups durs, faire face. Et ma fille? Elle a eu des leçons amères, hélas, dans sa vie. Leur ai-je donné assez d'éducation, exemple, contre exemple? Ai-je été une bonne parente? Je l'espère.

19 janvier 2004

Les premiers cinq kilos sont partis de mon visage. Heureusement. Au lieu d’une face porcine de ces derniers temps, je retrouve enfin mon vrai visage, d’autrefois.

Bien sûr, je risque bientôt de trouver dans le miroir, que j’ose regarder de nouveau, des rides. Les rides n’existant pas jusque maintenant apparaitront. Et alors ? C’est normal à 70 ans (que j’aurais en cinq mois.)

Hier, vers quatre heures mon fils est venu me visiter. J’espère qu’il continuera venir. Il m’a apporté un lampadaire à halogène, l’a installé, puis parlé. () Il ira mercredi et jeudi à Londres, arranger un problème avec son chef de New York. Je te le dis seulement à toi. J’ai dis à tous que j’irai à New York et je n’irai plus, je ne dis plus rien d’avance. On verra.

Lutter pour ce qu’on veut obtenir, c’est important. Sortir d’hibernation, aussi. ()

Hier, Michel m’a appelé : il a réussi à activer son Office acheté en écoutant les indications téléphoniques. Bravo, Michel ! un pas dans le bon direction. Maintenant, la connexion de l’Internet et du disquette pour transférer ces fichiers du Macintosh.

J’ai eu de chance : mon système a reconnu automatiquement le lecteur Zip et l’imprimante. Pour le scanner, j’ai déchargé un programme web, j’ai dû seulement lui indiquer le bon emplacement. Pour le moment, tout marche.

Il ne faut pas crier trop tôt à la gloire ! Que se passera quand le modem arrive ? Courage, Julie.

Que veut dire « alter ego ? »

Est-ce que j’écris à un alter-ego ? Une autre facette de moi ? Est-ce cela ? Toujours « cela » alors, quand peut-on utiliser « ceci » ? Ceci est mon journal, alors pourquoi « cela » ? Ceci est mon écriture, alors ?

Michel, en train non seulement de lire, mais corriger et commenter aussi mon dernier journal. Il est mon critique positive, même ses critiques m’aident à progresser.

Hier midi, j’ai reçu deux livres sur l’écriture, ils se complètent. L’un est plus « groupe de l’écriture créatif » en général, mais avec des exercices nouvelles me stimulant à l’écriture. L’autre, sincère, plus sur le parcours de l’écriture d’un roman, écrit après une trentaine des années d’expérience du romancier ayant écrit le livre dont on a fait le film Rambo. « Mais moi, je voulais exprimer l’horreur de la guerre, pas le succès d’un perdant (underdog). Et il dit aussi : je suis de gauche, démocrate, et maintenant on me croit de droit à cause de ce qu’on a fait de ce film et ses suivants, non plus tirés de mes livres. » « J’avais écrit un livre, basé sur le scénario du Rambo 2 et 3, en l’étouffant, comme un défi. »

Dans son premier livre, il avait tué Rambo, l’ai fait tuer par son propre chef de bataillon d’une balle à la tête. Conflit qui le déchirait. Son père était mort à la 2e guerre mondiale. Il était mis dans un orphelinat à quatre ans. Sa mère l’a récupéré après son remariage avec un homme avec qui, l’auteur ne s’était jamais entendu. Il est devenu écrivain à force d’obstination et énormément de travail. Il a eu quelques mentors : figure de père.

« Chacun de nous a dans soi, très profondément, des sujets à lui, des récits voulant être écrits. »

Réfléchir ce que c’est, d’où ils arrivent.

Lui, c’était la relation père – fils. Conflictuel.

Moi ?

En creusant les deux romans déjà écrits, allant au-delà du surface (l’un érotique, l’autre sadique), apparaît d’abord l’incompréhension de viols, des russes à Budapest, la guerre, enfuie longtemps. Cela se passa en coulisse, loin de mes yeux, maman à échappé à un fil de cheveux (et avec des bijoux) mais pas la jeune divorcée de notre cave. A la place de coups, c’était l’intimidation. Le peur de mort. Les russes armés.

Puis, moi, le peur de mon mari à Ham. L’impuissance ressenti. Ce n’est pas les quelques coups, même pas la dégringolade sur les marches de la cave enceinte de six mois (heureusement, mon fils était déjà bien accroché et je ne l’ai perdu), mais qu’on puisse faire « ça » (un soufflet brutal) à moi ! Par celui que je croyais homme doux et fidele et m’aimant avec adoration.

Toute ma vie s’écroula et moi avec, impuissante, dans le trou.

Pourquoi, comment supporte-t-elles ?

Comment, ayant du cran (backbone) se révolte-t-on et se réveillent-elles et osent résister finalement. Refaire leurs vies. Regagner un peu au moins du croyance dans un autre être. Aimer de nouveau, après avoir été trahies.

Je crois qu’au fond ce sont mes thèmes de base.

Je me suis relevée plus rapidement en 1958/1959 de l’écroulement de mes rêves, en m’enfuyant en apprentissage de français et dans la découverte de l’amour. Mais m’enfuir de l’amour, me relever après ce coup, ce dégringolade était beaucoup plus dur, plus long. J’entends encore « pourquoi tu étais devant la porte ouverte de la cave ? »

Je ne trouvais pas en quoi m’accrocher. L’alliance Français par correspondance me distrayant un peu, pas assez. Il a fallu deux ans, presque trois à m’en sortir. Avec Pierre. Vengeance au début, amour ensuite. Regagnant ma fierté, redressant mon dos courbé. Rebâtissant une armure.

Plus tard, j’étais mélancolique, froide, un peu triste, mais non plus désespérée comme à Ham quand j’avais l’impression d’avoir, de mes mains (épousant celui que papa opposait) raté, détruit ma vie.

J’ai eu d’autres ratages et difficultés dans la vie par la suite, mais quelque part, j’avais confiance en moi, sinon dans le sort.

Non, Julie, ce n’est pas le sort qui ‘sait mieux’ quand il te détourne de ton chemin, c’est toi, te relevant, agissant, qui te forges dans la forêt un nouveau chemin !

Jouer avec la photo nue de Julie à 55 ans sous la douche, m’a fait du bien. Les souvenirs sont trompeurs, je croyais qu’à 50 ans, avec la ménopause, mes seins ont tombés.

C’est vrai, ils n’étaient plus tout à fait les mêmes. Mais la photographie dit, qu’à cinquante cinq ans, ils étaient encore magnifiques. Est-ce que la photo ment ? Ou les mémoires ?

Je me suis toujours sous-estimée, je crois, sur mon aspect extérieur au moins. Peut-être, parce que maman avait honte de mes taches de rousseur, Sandou m’avertissait à 40 ans que personne ne va plus vouloir de moi avec mon corps abimé, non plus parfait comme autrefois après l’appendice opéré laissant une grande cicatrice et les brûlures sur le dos. L’Amérique a prouvé le contraire. Et ensuite, aussi, même si en moindre mesure.

Cette photographie me rassure, je ne sais pas bien pourquoi, aussi un peu sur l’avenir.

17 janvier 2004

Ionel m’a provoqué hier à une compétition : qui maigrira plus rapidement et davantage chaque mois. C’est bon signe.

Je me suis réveillée à trois heures, lue, endormie, rêvée des cauchemars dont je me souviens encore, puis réveillée à six. En m’exprimant, je suis un peu apaisée, même si pas tout à fait.

Il y a de ceux qui croient qu’ils peuvent s’échapper même avec meurtre, comme celui tuant le couple et trois merveilleux gosses pour récupérer un chalet. Comme Microsoft, exigeant maintenant ‘l’activation’ de Office acheté et payé, « sinon le logiciel s’arrêtera à marcher après 49 utilisations ou un mois.

C’est à toi, mais non, « à moi, je dispose ». Une association devrait se former de ceux protestant qu’on leur vend « non, prête seulement le produit payée» sans leur donner tous les droits d’utilisation sur ce qu’ils ont acheté.

En plus, j’ai vu et lu que l’Office 2003 n’est même pas amélioré, pour un privé, relatif à Office 2000 qui n’avait pas encore cette clause dégradante.

J’ai montré certaines choses à Michel hier et ils m’ont très bien reçu (sa femme est si gentille), mais nous n’avons pas réussi à le relier à Web, ni bien connecter son lecteur de disquettes ancien. J’ai dû partir en laissant seulement quelques suggestions derrière moi, après sept (oui, 7) heures d’enseignement et puis, des essayes vains de connecter son PC à l’Internet.

Sinon, aller en bus à Paris ne coûte pas cher (deux fois cinquante centimes) et n’est pas fatigante. Je regards les gens.

A l’allée, un couple ultra gros, je me suis demandé au début s’il était homme ou femme. Au retour, un garçon avec magnifiques cheveux brun claire ondulés et longs jusqu’à milieu de dos. Le reste, jeune, était quelconque mais ces cheveux ! m’ont attirée le regard encore et de nouveau.

Une heure le matin à l’heure de point et trente cinq minutes au retour, l’après-midi. Je suis revenue à temps pour récupérer les petits, mais mon fils n’était plus au travail pour lui dire. Il a préféré revenir très tôt pour être sûr, ou alors, il a travaillé aujourd’hui à la maison – je n’ai pas demandé.

Ce matin, Gaby ne voulait aller à l’école, je me demande pourquoi. Pour une fois, je n’étais pas là pour dépannage urgent dernier minute, et, avec retard, finalement, elle était emmenée à la maternelle. Pourtant jeudi soir, j’avais acheté avec eux des gâteaux et d’autres trucs pour porter à l’école vendredi matin, cela aurait dû lui donner envie d’y aller et les porter. Ont-ils oublié ?

Ne pas te soucier trop ! Julie. Même si dans le sommeil et rêve tu ne peux rien, ne te faire de l’ulcère pour quelque chose où tu ne peux pas agir, changer.

15 janvier 2004 b

La rencontre d'un jour avec Abe m'a démontré qu'un rencontre d'un jour, faire amour au milieu de la nuit, se séparer tendrement le matin, peut compter. Je n’avais pas besoin le connaître depuis des mois, voir des années. Je le connaissais. Nous nous connaissions.

Par la suite, mes autres expérimentations n’étaient pas aussi réussies (et je ne le faisais avec tous qui auraient voulu), mais c’était une autre facette de moi qui pointait son nez.

De femme sage, sérieuse, dévouée, aux Etats-Unis, je devins une divorcée prodigue de ses « charmes ». Je ne compte plus avec combien en trois ans, et des fois, même si très rarement, en jonglant entre plusieurs (pas ensemble bien sûr). De refermée, je suis devenue ouverte.

Vers 50 ans, une autre facette parut, celle de femme d’affaires. De chercheur chimiste et fonctionnaire, je suis devenue créateur d’entreprise, acheteur, vendeur. Enseignante, écrivain. Organisateur. Comme mon père. Et non plus la tête en nuages comme maman. Cela arriva juste après la morte de papa. En fait, mes talents d’organisation je les avais déjà démontrés à Ham, comme aussi celle de bonne amante.

Je me suis sentie bien dans ma peau pendant la période BIP, « gérante » introduisant des produits nouvelles en France. C’était le Multimédia avant l’heure, dès 1980, avec MacVision capturant l’image, Echo capturant le son, ReadySetGo mettant déjà en page textes et images, et pas mal d’autres produits. Utilisés avec délices et efficacité par les « early adapters », les pionniers, sur les pas desquels les autres suivirent plus tard.

J’allais prospecter en Amérique, je découvrais des nouveaux trésors, les négociais, l’adaptais et faisais connaître, je les diffusais et démontrais.

Oui, Paul et François (puisque ceux sous ces pseudo n’existent plus pour moi) ont fait fuir certains bons acheteurs anciens et potentiels, mais Ionel et les autres m’en ont apporté au contraire.

Quelle est ma facette nouvelle maintenant ?

Ecrivain ? Grand-mère ? Ours hibernant trop longtemps pour lécher ses cicatrices, blessures saignant encore de temps en temps ? Photographe. Oui, cela est nouveau et des centaines de mes photos en témoignent déjà.

C’est vrai, François et notre relation remplissait ma vie jadis, trop même, le trou n’est pas encore comblé, même si je commence à sortir à des conférences et rencontrer des femmes intéressantes, ici ou là.

Heureusement, certains ont besoin de moi, pour les introduire à l’informatique par exemple, pour un certain temps au moins. C’est plus important que l’envers. Oui, j’ai toujours besoin de l’aide à corriger mon français.

Demain, j’irais chez Michel qui vient s’acheter son premier PC, heureusement le même que le mien. Depuis début novembre j’ai appris pas mal. Pour moi, de nouveau, le jouet est devenu un instrument de travail.

() d’espace ?

Bon, j’ai assez écrit aujourd’hui. Au moins, ce matin.

Au travail !
(continue demain!)

J'avais oublié

J'avais oublié, combien de travail représente, recopier des textes, surtout maintenant quand j'ai aussi autre chose à faire.

Je me suis mise quand même, et voilà, cela continue, et continuera dorénavant. Et puis, je suis connecté dorénavant, je n'ai plus d'excuse!