16 II 2004

Je viens de me rendre compte que:

1. L'école Polytechnique ne m'a jamais avertie que j'étais exclue en écrit. Il a fallu que j'y vais regarder quel jour mon examen pour soutenir mon diplôme était programmé et constater que mon nom ne figurait pas sur aucun liste. C'est alors que finalement la secrétaire me dit: "Vous étiez exclue" et encore, après des nombreuse hésitations "comme ennemi du peuple."

2. On ne m'a pas donné de papier, ni averti. Seulement des années plus tard, difficilement, ai-je obtenu un certificat des années et matières et notes, et même là, on n'a ajouté qu'à la fin "mais elle n'a pas passé l'examen final et pas obtenu le diplôme" et cela sans justification de la cause.

3. Pour le travail, pareil. Les papiers de "cadre" me suivant de travail au travail que d'essais d'obtenir étaient secrets, on ne me l'a donné ou montré, mais c'étaient rédigés de façon qu'aucun chef d'entreprise d'état ou même coopératif n'aura pas osé me garder chez lui. "Je risque me faire éjecter, moi."

D'ailleurs, papa n'a pas eu non plus de papier pour ses sept mois qu'il était enfermé. Ni pendant qu'il était dans les caves de la Securitate, ni après lors séjour au prison. Au prison, comme il n'était pas là officiellement, ils n'avaient pas sa portion de repas comme pour les autres, les voleurs, et on lui donna un peu "pris des autres". Il m'avait raconté par la suite que jamais il n'eut autant faim que là. Même pas à l'internat, pendant le lycée, et pourtant ils n'étaient pas bien nourris là et les autres garçons avaient des saucisses apportés souvent par leur parents. Son père n'était pas "riche paysan", en plus, habitait loin, il voulu en plus que son fils apprend la dure vie. Il n'était pas tout à fait d'accord avec sa femme qui insistait à pousser son fils ainé, mon père, à faire des études.

Papa disparu tout simplement, au milieu d'un nuit, emporté par des gens sans uniforme et sans qu'ils nous montrent leur papiers. Mais ils avaient des armes. Ne nous disant non plus où va-t-on l'emporter. Plus tard, ne répondant pas à la question de maman "où est-il?" vit-il encore?

La première signe de vie nous l'avons eu six mois plus tard quand un type est venu demander un rechange de vêtements (pour le présenter devant un juge comme nous ne l'avons appris que plus tard), sans explications, et, de nouveau, sans nous dire où il était ni pourquoi on le détenait. Nous ne savions même pas si quelqu'un ne s'était pas décidé tout simplement de voler, soutirer des vêtements.

A ce moment-là, en Roumanie communiste, un simple paire de chaussures valaient déjà une mois de salaire.

Tout ce passait "sans traces".

Sinon, les traces dans l'âme, les traces sur les corps torturés, la santé et les nerf détruits. Et autrefois, même les vies humaines.

Au Canal de Delta de Danube, spécial pour destruction des vies humaines, on les enterrait dans la boue, certains sont revenus mais la plupart ont disparus à jamais. On y avait emporté là un connaissance d'origine allemand, szàsz, arrêté parce qu'il gênait un voisin. Il avait réussi par ruse, courageusement, envoyer une carte postale à sa femme, c'est ainsi qu'elle était venue dans la capitale, Bucarest, eux ils habitaient au village sous les Carpathes, pour intervenir, demandant de l'aide à ses anciens amis.

Anciens amis?

Qui osait bouger le petit doigt pour un disparu, condamné ou non?

Je me souviens que papa avait finalement réussi apprendre où il était, même lui n'avait pas réussi à faire davantage. Je me souviens, des reproches et amertume de cette épouse, soucieuse de son mari et de sa santé déjà pas trop bonne.

Je crois que finalement, elle avait réussi qu'on le met dans une autre équipe (plus ou moins dur?)

Autour de nous aussi, papa disparu, l'air c'était fait rare. Les peu des gens curageux ne nous ayant pas abandonné était d'autant plus précieux. Un copain de papa de Kolozsvàr (Cluj), quelques femmes des gens disparus en même temps que papa.

Mon exclusion du mouvement de jeunesse à cause de la disparition de papa s'était aussi passé sans papiers, mais en grand réunion de condamnation: on a trouvé des fautes fausses à me reprocher, on m'a demandé de faire un autocritique sur le champ et aussitôt "voté" mon exclusion par main levé.

Gare à celui ne levant pas la main, gare à celui n'applaudissant pas, ne criant pas des slogans lancés, n'allant pas manifester, etc.

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